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Drouet (Eric)

On a la notoriété qu’on peut, mais puisque le sujet de ce blog est d’expliquer l’étymologie des noms qui apparaissent dans le fil de l’actualité, considérons qu’un des titres de journaux à venir concernera ce ‘gilet-jaune’ (adjectif) chauffeur routier de Melun; est-ce sa médiatisation progressive qui a permis de le repérer récemment au milieu de quelques manifestants du quartier de la Madeleine, et de l’interpeller pour une garde à vue? Attention, l’homme est combattif, surtout étymologiquement!

Drouet est en effet un nom de famille très guerrier, pourtant rendu précédemment célèbre par des intellectuels et des poètes qui n’ont rien à voir avec l’armée. Le mot a pour origine une racine germanique de l’ancienne langue allemande (forcément) qui est ‘drogo’ et qui veut dire quelque chose comme déclarer la guerre, se lancer à corps perdu dans un combat, ou encore négocier une bataille par la ruse (…no comment).

Le concept colle parfaitement, en tous cas pour l’instant, à l’une des principales places de la ville de Reims où s’élève la statue d’un certain Jean-Baptiste Drouet d’Erlon, maréchal de France mort en 1844. En dehors de ce militaire, deux femmes homonymes vont entrer dans l’Histoire pour d’autres raisons: littéraire tout d’abord, puisqu’une certaine Juliette Gauvain dite Drouet, fille de Chouans mais née en Bretagne et comédienne de son état, sera pendant plus de cinquante ans la maîtresse de Victor Hugo.

Tant qu’on est dans l’écriture, moins prolixe que les quinze mille lettres des fougueux amants mais plus précoce, il faut mentionner Minou Drouet, une petite fille née en 1947 que la France découvrit avec stupéfaction quand la mignonne publia, à l’âge de 9 ans seulement, un premier roman (à succès) intitulé « Arbre mon ami ». Pas écologiste pour deux sous mais pas très productive non plus puisque le second (et dernier) opus s’appellera « Du brouillard dans les yeux », intitulé prémonitoire qui contribuera effectivement à la faire disparaitre de la vue des lecteurs…

Mais le Drouet le plus (théoriquement) connu a été capital pour l’Histoire de France puisqu’il va s’illustrer à deux reprises à la fin du 18ème siècle, récompensé par une ascension sociale qui le fera passer à la postérité (vous avez trouvé? Mais si, vous le connaissez…).

Figurez-vous qu’en ce 21 juin 1791, notre brave Jean-Baptiste (comme le maréchal du début) faisait son boulot de maître de poste à Ste-Ménehoulde, un petit bled de la région de Verdun (ça y est, ça revient?)…Or, notre Drouet, qui n’avait pas les yeux dans sa poche (ni dans les poches en-dessous), trouve suspecte une voiture (une diligence, évidemment) dont les occupants tiennent manifestement à rester au fond de leur siège (allez, cette fois…). Mais oui, c’est lui qui donne l’alerte, en reconnaissant les ‘Royals’ (comme on dit chez Elizabeth) en fuite à Varennes. Comme quoi, on n’est pas obligé d’aller sur un rond-point pour bloquer la circulation…

Du coup, il se retrouvera sur les bancs de la Convention Révolutionnaire, deviendra député et parviendra à son but en faisant chuter les Girondins en 1793…Deux mois plus tard, à Paris, il rend visite à l’un de ses copains prénommé Jean-Paul, un ex-médecin devenu journaliste, et tombe en arrivant chez lui nez-à-nez avec une femme qui a un couteau à la main et qui vient juste d’assassiner Marat dans sa baignoire.

Et voilà comment un Drouet arrête Louis XVI et Charlotte Corday dans la même vie! Moi, je serais Emmanuel ou Edouard, je me méfierais du bonhomme Eric. Au moins étymologiquement…


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Un commentaire au sujet de Drouet (Eric)

  1. Merci de nous avoir rappelé Jean-Baptiste, Juliette et Minou tous Drouet homonymes et célèbres!

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