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Ekberg (Anita)

Contre-sens complet sur un mythe qui vient de s’éteindre, celui d’un plantureux fantôme blond pataugeant dans une fontaine romaine en appelant ‘Marcello, Marcello…’. Le mannequin et actrice suédoise Anita Ekberg est morte ce dimanche de janvier, après une fin de vie misérable et solitaire dans une maison de retraite, bien loin de l’image du sex-symbol des années soixante, où on l’avait surnommée «L’iceberg», jeu de mot tout aussi approximatif que la véritable étymologie de son nom.

Elle est bien née Kerstin (Christine) Anita (la petite Annie) Marianne (no comment) Ekberg, et elle est bien d’origine suédoise. Coup de chance, son nom résonne comme une promesse d’exotisme nordique pour tous les peuples latins et même saxons, qui contribueront à une équivoque rapide entre ‘iceberg’ et ‘ekberg’…Sauf que Marianne était tout sauf une montagne de glace, ice-berg (1), mais une descendante de forestiers puisque ce patronyme est en fait un ‘oronyme’ (un mot formé sur un terme en rapport avec des aspérités géographiques). Certes, la belle ne manquait pas de reliefs…massifs, mais, dans le registre du vocabulaire scandinave, ek-berg a un rapport avec une histoire d’arbres.

Si la partie ‘-berg’ ne change pas de sens, de l’Alsace à la Pologne et de la Norvège à la Suisse, le ‘ek-‘ désigne très précisément un chêne, l’une des essences qui peut servir à caractériser la végétation d’une plaine ou d’une colline (colline, de préférence au sens strict de ‘montagne’, peu propice au développement de l’arbre en question!). L’ancêtre d’Anita était donc le propriétaire, l’exploitant ou simplement le proche résident d’une chêneraie ou d’un bois de chênes…

Certains interprètent un peu plus loin la sonorité du mot en changeant de racine (forcément), pour imaginer une possible ‘alternance vocalique’ (une déclinaison de la voyelle), d’après la variante ‘ekeberg’, le ‘e’ central pouvant évoluer en ‘eka’ (à l’origine du verbe ‘eka’, résonner), issu d’un ‘eko’ (écho) très en rapport cette fois avec une haute montagne. Egalement intéressant.

Mais si l’on s’en tient aux branches, il faut alors évoquer les (nombreux) correspondants à cet Ekberg, à commencer par le voisin (anglo)saxon ‘oak’, qui donnera les Oaks et les Oakley (ok-ley ou -land: le territoire, la surface plantée de chênes); côté germanique, on reste proche du son avec un ‘eik’ transformé en ‘eich’ pour former le jumeau Eichenberg (ou…Eichmann, le récolteur de glands!), pas si éloignés du Callender celte malgré les apparences (ek-kallender). En France, on aura évidemment les Duchêne, Duchenne ou Duchesne, les Duchesnay, Chesnay, Chesnoye, mais surtout toutes les déclinaisons venant de la racine gasconne ‘cassou’, d’où les Ducasse, Cassagne ou Cassez (2), parmi des centaines d’autres.

Rajoutez-y, selon l’essence de chêne considérée (pédonculé, blanc, et autre tauzin), les Garrigue, Tauzin ou Montauzy, et vous aurez une forêt de patronymes possible; sans oublier les Castano espagnols, ou les Quercia italiens (3). Mlle Ekberg était donc une simple fille des bois révélée par un unique (grand) film, et pour laquelle la Dolce Vita n’aura été qu’un arbre a caché la forêt de sa carrière.

(1) Rappelons au passage que ces deux racines sont d’origine…islandaise, et qu’on doit donc dire ‘isse-berg’ (et non aïsse-berg), mais ne cherchez pas à lutter pour ça.
(2) Voir aussi toutes les autres variantes dans l’article sur l’ex-otage française Florence Cassez.
(3) Attention, aucun rapport avec le Quercy français, voisin de Cahors (le mot) et de la tribu installée dans la région…


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