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Fromantin (Jean-Christophe)

C’est le président de l’association ExpoFrance 2025, et il est chargé de porter le projet d’une sixième Exposition Universelle à Paris (1855, 1867, 1889-Tour Eiffel, 1900, 1937-la première télé!), «événement devant durer six mois et lancer un processus de progrès et d’innovations de dix ans». Nul doute que la grandeur de la France n’en souffrirait pas, surtout si les «Français peuvent en retirer une part du fromage» m’a confié un lecteur. Association consciente (ou pas) avec le patronyme de Jean-Christophe? Si oui, il y a un trou dans la portion…

Car Fromantin (ou Fromentin) n’a rien à voir avec le fromage -en tout cas, étymologiquement- mais avec le…froment évidemment, terme céréalier qui apporte pas mal de grain à moudre. Car, malgré les apparences, le froment n’est pas que le nom plus ou moins commun du blé: à l’origine, il y a encore une fois le mot latin de ‘fromentum’, ou plus exactement ‘frumentum’. Pour un Romain, il évoque un grain, dans son sens général de grain-de-céréale (what else?), presque quelle que soit la plante, ce qui désigne souvent les vivres…militaires, ou plus largement les réserves domestiques. A l’époque, pas beaucoup de produits de marrque dans les rayons des supermarchés, donc pas mal de plat à base de céréales, d’où la spécialisation finale en ‘grain de céréale la plus fréquente’, donc le blé.

Par conséquent, à la sortie du Moyen-Age une dizaine de siècles plus tard, les paysans ont créé le…verbe ‘fromenter’ (ne pas oublier le ‘r’ au début), qui veut dire ensemencer un terrain avec du blé. Et l’homme le plus important dans l’opération n’est pas le semeur mais le (heureux) propriétaire du terrain, d’où les premiers patronymes en Fromentier (le bonhomme) ou Fromentière (le lieu où est planté la caréale), avec l’orthographe ‘e’ plutôt au nord de la Loire, et avec un ‘a’ vers le sud.

Chronologiquement, viennent ensuite mais ‘tardivement’ (tous pendant le…18ème siècle seulement) une moisson de noms propres parmi lesquels les Fromental et Fromentel, les Fromentin et Fromenteau (dans l’Ouest), et les Fromenton (en Dauphiné). Paradoxalement, arrivent enfin les Froment et Fromand, qui restent attachés au ‘métier’ de producteur ou vendeur de blé (qui n’est pas forcément le propriétaire du terrain lui-même, nuance). Le plus surprenant, c’est qu’on ne sait pas exactement quelles sont les racines de ce blé romain! Certains linguistes insistent pour y trouver une syllabe d’influence germanique très précoce (frum, frum?), mais impossible de savoir ce qu’elle signifie); d’autres, plus méditerranéens, soutiennent qu’il s’agit d’une onomatopée sonore (pléonasme), soit…le frou-frou-ment des tiges de blé dans le vent, ce qui prouverait que les Romains ne manquaient pas de sens poétique!

Moins poétique, mais définitivement réaliste: en profitant de l’absence du mot ‘froment’ pendant quelques siècles, le blé pointe le bout de sa tige dès le 11ème siècle, en récupérant un mot celte (plus précisément gallois), passé dans le gaulois (forcément) puis l’ancien-françaks, un ‘vlatum’ qui deviendra ‘blatum’ puis ‘blé’, qui ne désigne plus le grain lui-même mais directement la farine. Paris va-t-il éviter de s’y faire rouler? Cela n’empêcherait pas à cette foire mondiale de l’innovation et de l’industrie d’en prendre de la graine pour rapporter beaucoup de…blé. Ce ne serait que justice pour M. Fromantin, au moins étymologiquement.


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