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Galabru (Michel)

Pour la seconde fois en une semaine, la France bien-pensante découvre donc le «génie» de comédien d’un acteur que la critique aura, majoritairement, éreinté pour cause de ‘comique’ quasi-troupier (ou…gendarme), autant dire la lie de l’art dramatique. Heureusement, il y a toujours l’argument de ce «merveilleux acteur de théâtre», qualificatif de repli que l’ on ne saurait contester à ce familier des lourdes tentures de scène en tissu épais…Eh bien, une fois de plus, c’est peut-être une coïncidence étymologique!

En effet, bien que né au Maroc, Michel porte le nom d’une souche linguistique caractéristique du Grand Sud, plus particulièrement du sud de l’Auvergne au Languedoc, comme en témoigne la présence de sa famille dans l’Hérault. De fait, il existe deux autres variantes, elles aussi de consonnance très méridionales, en Galabrou et surtout Galabrun, qui semble être la version initiale du mot.

Comme on ne s’y attend pas forcément, les gala-bruns sont d’origine…germanique, il faut donc croire que les tout-premiers ancêtres étaient ‘descendus’ du nord de l’Europe jusqu’à la Méditerrannée, et qu’ils se sont trouvés assez bien pour s’y installer, dans les années…600 de notre ère. Des deux racines, commençons par la moins connue, ce ‘gala-‘ probablement issu d’un verbe, possiblement ‘waldan’ (gouverner) que l’on retrouve, après transformation habituelle du ‘w’ en ‘g’, dans tous les Gaubert, Gontran, Gauthier, et autres Galabert (*). On estime que la présence de cette racine donnait à son porteur la notion de commandement.

Une autre théorie rattache la syllabe en question à un autre verbe, toujours de descendance germanique, qui pourrait être ‘waran’ (puis garan- donc, et enfin galan-), avec l’idée de protection (pour autant qu’on soit sûr des différentes nuances du répertoire barbare!). A ne pas prendre au sens figuré (un commandant qui protègerait ses troupes ou son peuple) mais au sens propre d’abri matériel ou d’équipement contre quelque chose (la météo?). Car…

En ce qui concerne le seconde racine, on trouve les premières mentions de la version ‘moderne’ de ce Galabrun/Galabru dès le début du douzième siècle (comme quoi, le terme a eu le temps de bien s’implanter, avant de surgir dans le français médiéval), la section ‘-brun’ évoquant quelque chose de…brun (dont ‘bru’ ne serait qu’une variante patoisante due à la prononciation locale). Un galabru indiquerait alors une pièce brune (du bois ou une étoffe épaisse) dont on se servait pour s’isoler; l’adjectif est parfois synonyme de brillant, d’où le mot d’ancien-français ‘galebrun’, qui désigna pendant longtemps un gros tissu de teinte foncée, un peu comme celui qui figurait les pans des étals des marchands dans les rues du Moyen-Age. Alors, pourquoi pas imaginer également le lourd rideau de scène qui protégeait l’intimité de ce timide et sur lequel s’ouvrait le talent de Galabru? Au moins étymologiquement.

(*) Certains mots de cette famille vont subir une prononciation ‘mouillée’, qui fera de la lettre G un son J, d’où les cousins Jaubert et…Jalabert (comme le cycliste Laurent).


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