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Gasquet (Richard)

« Richard, Coeur de Lion » (ouh, que c’est original), tel est donc le surnom enflammé dont les médias ont gratifié le tennisman français, après sa récente victoire sur David Ferrer à l’US Open de cette année (2013). A la demande de nouveaux lecteurs francophones toujours aussi nombreux (merci!), voici le retour (gagnant?) de quelques éléments déjà publiés ici en 2011, avec quelques précisions supplémentaires. Gasquet est l’un des meilleurs joueurs français (son palmarès ne rentrerait pas dans cette rubrique), et c’est, forcément, un homme du sud! Forcément, car d’une part né à Béziers, puis (sportivement) à Sérignan, nous sommes donc en pays bitterois; d’autre part grâce à son nom, lequel se comprend facilement comme ayant un rapport avec la…Gascogne.

Première constatation, Gasquet est un diminutif, comme beaucoup de mots terminés par « -et » (-ette, au féminin). C’est très probablement un diminutif dit de filiation, c’est à dire l’équivalent de « le fils du gascon », ou d’un gascon, probablement installé en Midi, « loin » de sa région d’origine, un peu plus au nord-ouest. Avant Gasquet, on trouve donc Gasc (ou Gasq, cela revient au même), parfois même Gasque, ou encore Gasqueton, et ce, un peu aux quatres coins du pays, pour désigner, à partir du 12è siècle au moins, « celui qui vient de Gascogne », tout comme on créera des Lenorman(d), des Savoy, des Lebreton ou des Berry.

Pour identifier l’origine du mot « gascon », transportons-nous à l’époque de l’occupation romaine (pour simplifier); il y a, à l’époque, deux territoires bien distincts: à l’est de la Garonne, la Gaule, et à l’ouest, la Gascogne, où l’on parle depuis des siècles un des tout-premiers dialectes d’Europe, dont l’une des versions s’appelle l’Aquitanique. La Gascogne, c’est alors un vaste triangle qui va de la pointe du Médoc à l’actuel Pays Basque, jusqu’aux portes de l’Ariège, l’hypoténuse de ce triangle quasi-rectangle étant formé par le lit de la Garonne, précisément.(il faut donc découper les territoires dont je parlais un peu en biais, du type ligne de démarcation Est-Nord-Est / Ouest-Sud-Ouest)

Bon…Sur ce territoire vivent depuis longtemps des tribus venues du nord, les Vascons. On dit que le mot a évolué en deux directions distinctes, le ‘v’ initial subissant deux transformations différentes. On a donc d’un côté les…Bascons (futurs basques, d’un strict point de vue linguistique), de l’autre les Gascons. La preuve, dans le répertoire des patronymes issus de cette racine: on trouve, côte à côte et en plus des noms déjà cités plus haut, les Basquiat, les Dubasque et les Gascoua, ce qui dit (presque) tout.

L’ancêtre du petit Richard était donc un valeureux guerrier, si le patronyme est très ancien; ou, si le surnom est apparu plus tard (dans le Moyen-Age), c’était tout simplement une façon de désigner quelqu’un originaire de la Gascogne; l’adjectif se transformant en ‘nom-propre’, on s’appelait alors Gascon, ouxquels on peut rajouter maitenant les Bourguignon, les Provence, ou encore les Picard, tous encore conservés de nos jours (surtout le dernier, grâce à la congélation). L’un des descendants de ce Gascon était alors dit Gasquet (le petit du Gascon). Dans un cas comme dans l’autre, les gascons ont toujours eu une réputation de valeureux combattants un poil sanguins (relisez «Les Trois Mousquetaires»), lesquels n’ont donc jamais eu peur de monter au filet…


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