Gasquet (Richard)

Valeureux finaliste du tournoi mondial de Cincinatti, c’est l’un grands noms du tennis qu’il manquait encore dans ces archives, alors autant répondre à quelques questions (faciles) sur l’origine de ce bitterois de naissance et héraultais de souche; heureusement, car une ascendance nordique serait bien mal tombée puisque qu’on ne peut pas faire plus sudiste comme étymologie. Plutôt limpide pour certains, énigmatique pour d’autres (non, ce n’est pas une déformation de ‘casqué’!), il s’agit en fait d’un diminutif tout à fait géographique…

Diminutif parce que terminé par le suffixe traditionnel ‘-et’; et géographique parce que tout simplement formé sur la racine ‘gasqu-‘ ou ‘gasc-‘, celle-là même qui a servi à construire le mot Gasc-ogne, la (grande) région du sud-ouest de la France. On parle en effet de pas moins de huit départements (1) dans un triangle, selon les cartes actuelles, qui va de Bordeaux à Bayonne en passant par Toulouse (2).

Le gasquet est donc le (ou l’un des) fils du gascon, de celui qui vient du sud, comme on a pu appeler Normand ou Picard les gens de condition souvent modeste ‘montés’ à Paris pour travailler en se mettant au service de nobles ou de bourgeois (3). On va donc les désigner par leur région de provenance, ce qui donnera les Gasc (ou Le Gasc, dans un style bretonnant).

Mais la famille compte aussi des Gasq, des Gasca (version féminine, disons maternelle), des Gascoin (idem, en masculin!), des Gasco ou Gascou (en patois), et donc des Gasquet voire Gasqueton pour les diminutifs. Signalons enfin quelques…diminutifs de diminutifs, en réalité davantage ironiques ou péjoratifs, comme Gascougnet et Gascougnolle, sans doute plus difficiles à porter. Il y a même des De Gasque…néerlandais, réécrits à la mode flamande avec l’article initial habituel.

Vous allez me dire (ou au moins penser): mais alors, d’où vient et que signifie le mot ‘gascogne’? Il vient du nom d’une très ancienne et influente tribu installée sur le territoire en question, les Vascons. Et, pour une fois, il ne s’agit pas d’un groupe guerrier descendu de Germanie (comme les Goths, Ostrogoths et autres Wisigoths) voire de peuples celtes indigènes, mais…d’Espagnols qui ne s’appellent pas encore ainsi. Ces habitants de la Vasconie -une invention des Romains- occupent quasiment toute le nord de la péninsule ibérique, ce qui correspond globalement aujourd’hui aux autres régions basques ‘du sud’ (par rapport aux trois françaises de ce côté-ci des Pyrénées), autour d’une ville centrale qui pourrait être Pampelune par exemple.

Les Vascons, en vertu de l’évolution linguistique habituelle qui fait ‘durcir’ le ‘v’ espagnol en ‘b’ français deviendront alors les…Basques et, quand les descendants d’un certain nombre d’entre eux auront fui l’invasion musulmane vers l’Aquitaine (étymologiquement, le territoire des eaux), ils deviendront gasques ou si vous préférez gascons (de Gasconie). La Gascogne est donc plus petite que l’Aquitaine et encore plus que l’Occitanie qui couvre tout le sud du pays (4), mais les Gascons sont -géographiquement- plus grands que les Basques (français)…

NB: En complément, voir toutes les expressions surprenantes autour de la Gascogne dans l’article intitulé ‘Gasquet, retour gagnant’ (sept.2016)

(1) Du nord au sud: Gironde, Lot-et-Garonne, Landes, Tarn-et-Garonne, Haute-Garonne, Gers, Pyrénées-Atlantiques, Hautes-Pyrénées, Ariège.

(4) Difficile de résumer plus mal l’Histoire en 9 lignes, il s’agit ici de l’évolution du mot; mais je pense que je suis désormais interdit de séjour d’Agen à Bayonne…

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