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(Thomas) Geraint

« Ciel, mon Geraint! » (ou « Sky, my Geraint! » si vous connaissez l’équipe). Le maillot jaune de l’année valait bien une petite explication sur ce prénom assez désagréable à nos lèvres nationales qui tentent, souvent, de ne pas trop le germaniser en prononçant «geraïnt» (presque correct) plutôt que «guérin» (trop francisé). C’est que la chose est galloise -donc théoriquement très loin de notre répertoire latin- issue d’une famille de dialectes médiévaux de culture celte, comme le cornique (de Cornouailles) ou le brittonique (bien avant d’être britannique).

Le plus surprenant est que la racine de Geraint (le mot) est pourtant de source…latine, alors que celles de Thomas (le bonhomme) sont galloises, puisqu’il est bien né à Cardiff. Geraint, grande figure de la littérature des Chevaliers (comme ceux de la Table Ronde) fait partie des mythes ‘bretons’ au sens large, c’est-à-dire à une époque où la Bretagne était encore Armor et où l’île d’outre-manche n’était pas encore Grande…Je vous fais grâce des disputes historiques pour identifier précisément tel ou tel héros, dont le domicile circule selon les théories entre le Morbihan français et le comté (gallois, évidemment) de Glamorgan.

Il n’empêche, ce sont bien les Romains qui, dans leur progression en Angleterre, ont fondé ‘Caerdydd’ (Cardiff en v.o, et…’kerdiiau’ en phonétique approximative); ils ont donc apporté un certain nombre de leurs (sur)noms, dont un Gere/aint issu d’un qualificatif communément usité en Italie sous la forme Gerontius, autrement dit Géronte en français.

Géronte? Si vous avez quelque souvenir de classe concernant Molière, vous retrouvez le personnage -en tout cas son nom- aussi bien dans «Le Médecin malgré lui» que dans «Les Fourberies de Scapin»; et c’est toujours le rôle d’un vieux barbon trompé, à cause de son étymologie grecque qui signifie…vieillard. Tout comme l’étude du vieillissement que l’on appelle gérontologie, ou le service qui s’occupe des personnes âgées, la gériatrie.

Bon…Pas terrible tout ça? Pas forcément: comme souvent dans l’Antiquité et contrairement à aujourd’hui, le vieux n’est pas méprisé, il inspire le respect; à Rome, le mot peut même s’adresser à un membre du Conseil des Sages qui entouraient un roi (il y en a eu) ou l’empereur; comme quoi, il n’y a pas d’âge pour être brave…Cela étant «l’ancien» n’aura pas toujours la cote, sauf peut-être auprès des vieilles, puisque le même terme désigne aussi, dans le cadre domestique, une quenouille (le géronte)! N’y voyez aucune allusion sexuelle, il s’agissait d’une sculpture sur le manche en bois de l’instrument, qui représentait une tête de vieillard, le filage de la laine étant censé être l’occupation favorite des championnes du tricot à partir d’un certain âge qui est souvent un âge certain…

Je ne sais pas comment ça se passe au pays du fils aîné d’Elizabeth (Prince de Galles automatique), mais en France, il y a un Géronte tout à fait respecté, surtout dans le sud du pays, puisqu’il fait allusion à un ou plusieurs saints du Moyen-Age qui ont laissé des traces dans la terre du Cantal (St-Gérons) ou de l’Ariège (St-Girons), des célébrités sacrées dont l’auréole vient encore redorer, si besoin était, le maillot jaune du sieur Thomas. Y compris donc étymologiquement.


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