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Glücksmann (André)

C’est “le père des Nouveaux Philosophes” (disent beaucoup de médias) qui disparait, habile cuisinier des idéologies qui aura goûté à plusieurs personnalités (1), et dont la majorité des gens retiendront quelques grands écarts déontologiques, forcément réducteurs, entre communisme et sarkozysme (Charybde et Scylla?). C’était aussi, comme le faisait remarquer un célèbre humoriste sur une radio périphérique, l’un des derniers représentant de la ‘coupe au bol’ avec Cabu, laissant désormais le champ et le cheveu libres à Mireille Mathieu et Bernard Thibaut.

Sans aucun doute, le patronyme est de source juive ashkénaze (Moyen-Orient puis Europe centrale), et ne peut pas être plus heureux pour un penseur. Si vous êtes familier de la langue allemande, vous avez déjà compris le sens de ce (sur)nom, qui fait partie des nombreuses façons de caractériser la personnalité d’un ancêtre qu’on eût appelé Joyeux (comme la comédienne Odette) en France…En effet, le mot se décompose très clairement en deux parties: gluck – mann, avec une consonne ‘s’ de simple liaison, due à une facilité de langage et/ou à la volonté de le différencier d’une famille ‘sans s’.

Le ‘man(n)’ saxon est évidemment le nom d’un homme, lequel avait pour habitude ou qualité d’être ‘glück’, c’est-à-dire joyeux. Etat naturel ou surnom augural (qu’on donne à quelqu’un pour souhaiter qu’il devienne ainsi), le glucksmann nage donc en pleine félicité, d’ailleurs pas forcément en rapport avec une histoire familiale difficile pendant la Seconde Guerre Mondiale, ni avec l’oeuvre d’un auteur particulièrement tourmenté par « le Bien et le Mal » ou « le Cynisme et la Passion » (2).

André – et son fils, le réalisateur Raphaël – partagent donc le même bonheur (autre sens proche) que le musicien bavarois du 18ème siècle, de son petit nom Christoph Willibad Ritter Von Glück, compositeur de vos opéras baroques favoris “Iphigénie en Aulide” et son sequel “Iphigénie en Tauride”, pas forcément très marrants ni…torrides mais qui ont plus ou moins inspiré quelques collègues du nom de Haydn, Mozart ou l’un des fils Bach…

On trouve aussi une variante plus longue de ce nom, qui ne fait que confirmer la félicité de son porteur, avec Gutglück (gut-glück), équivalent germanique transparent d’un ‘good liuck’ anglo-saxon de bon augure…Même idée chez le néerlandais ‘geluck’ (Chat alors!), dont le plus illustre représentant belge ne manque pas de faire de tous ses dessins un hymne à la joie.

S’il était né à Berlin ou Münich, André aurait également pu s’appeler Frölich (non, ce n’est pas qu’une marque de croquettes pour chien) ou Freunde (le copain sympa) qui se dit, en autrichien…Freud (aïe). En français aussi, on retrouve l’idée de quelque chose d’un (hasard) heureux dans la ‘chance’, terme qui découle d’un mot latin qui signifie…tomber; car jusqu’au 18ème siècle, la chance était en effet ce qui désignait la chute des dés au jeu, d’où l’idée d’un hasard qu’on souhaitait forcément le plus heureux possible. Même raisonnement que le ‘climat’ (ce qui nous ‘tombe dessus’) -voir quelques chroniques précédentes- mais d’après le mot grec équivalent.

Pas de chance pour les nombreuses familles Chance, ou plus souvent Lachance, dont la majorité des descendants ont quitté en leur temps le Vieux Continent pour le Nouveau Monde canadien, devenant alors le surnom de ceux qui avaient survécu à la périlleuse traversée ou aux différentes guerres du moment, en évitant de se faire trouer la peau par…chance. De vrais Glücksmann!!

(1) Titre de son premier succès en librairie: “La cuisinière et le mangeur d’hommes » (1975)

(2) autres livres


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