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Grouès (Henri, dit Abbé Pierre)

Eh oui, c’est son véritable nom. Pas plus abbé (au sens propre du terme, il a d’abord été…’frère Philippe’ à son entrée dans l’ordre des Capucins), puis ordonné prêtre et devenu ‘Pierre’ dans la clandestinité de la Résistance, donc forcément pas son vrai prénom. On se dit alors que ce ‘grouès’ doit être bien loin de l’étymologie de son patronyme; pas du tout! Volontaire ou pas, le pseudo si l’on peut dire serait même la traduction exacte de ce mot régional.

La souche linguistique -et familiale- d’Henri se trouve dans la quart sud-est de la France, de la région lyonnaise aux Alpes de Provence, et le terme dont a hérité son ancêtre est un toponyme, c’est à dire le nom de son lieu d’origine ou de l’environnement caractéristique de son habitat. En l’occurrence, il s’agit d’un mot de quasi-patois qui désigne une…pierre; disons des pierres, autrement dit soit un site particulièrement montagneux, soit un terrain simplement caillouteux, selon la dimension qu’on lui donne localement (dans les plaines, ce sera souvent un ‘mauvais’ terrain, les agriculteurs n’appréciant pas beaucoup de trouver des obstacles sous le sillon).

Le nom commun, de formation médiévale, vient de la contraction du latin ‘gravica’ (le ‘v’, une fois noté ‘u’, devenant alors ‘grauica’ puis ‘grouica’, d’où cette apparence), lui-même diminutif du mot ‘grava’ qui désigne de petites pierres; vous avez évidemment reconnu ce qui va devenir le français ‘grave’, pas le contraire de ‘aigu’ mais la matière indispensable aux terrassiers et aux maçons, et -au pluriel- le terrain béni pour la production de certains grands crus du vignoble bordelais.

C’est ainsi qu’on trouve, à côté de ces Grouès, des Grouas (aussi bien en Provence que sur les bords de Loire) et encore des Grouet, sous une forme davantage familière dans le Centre. Rajoutons-y les Groux, Le Groux ou Les Groux, dénominations de plusieurs lieux-dits de la région parisienne.

Mais revenons à nos cailloux pour rappeler que c’est aussi ce ‘grava’ qui a donné en français moderne le terme de grève, que les pêcheurs apprécient particulièrement quand elle est assez large pour pouvoir s’avancer au bord de l’eau, histoire de taquiner le poisson un jour de…Grève, celle des rives de la Seine devant (à l’époque) l’Hôtel de Ville de Paris, sur une place où affluaient tous les matins les demandeurs d’emploi, ceux qui restaient sur le…carreau et qui n’avaient pas trouvé d’employeur étant bien obligés alors de ‘faire grève’, à leur grand regret.

En tous cas, pas question de faire grève pour les milliers de bénévoles qui oeuvrent dans les Fondations créées par le charismatique Abbé, le Pierre sur lequel ont été bâties tant d’associations d’aide et d’entreprises sociales.


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