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Guirado (Guilhem)

Catalogne encore…mais côté ‘français’ pour des affrontements moins sanglants (on espère) et plus sportifs pour ce quart de finale de Coupe du Monde de rugby au Japon face aux Gallois (ceux du Pays de Galles, pas du pays de Gaule). Où il est donc démontré combien la notion de ‘pays’ moderne ne correspond bien souvent qu’à des régions historiques aujourd’hui insérées dans des nations (Pays Basque, Bretagne, Provence, Savoie, Dauphiné, Alsace-Lorraine ou Catalogne…cherchez la France).

Notre cérétan (ou ceretan, sans accent c’est ‘plusse’ catalan) est donc né dans les Pyrénées dites Orientales et chaque élément de son état-civil est très caractéristique: le prénom, de la zone occitane, suivi d’un patronyme actuellement très répandu en Espagne. En foi de quoi, les deux mots sont bel et bien étymologiquement de source…germanique!

Pour Guilhem, avec ce ‘h’ au Top 50 dans le Grand-Sud au tournant de l’an…mil, il s’agit de la variante (ou de l’original plutôt!) du français Guillem, que vous avez déjà identifié sous la forme allongée de Guillaume. Lequel correspond à la version non ‘gutturalisée’ de deux racines du nord de l’Europe, ‘will’ la volonté, resté telle quelle en anglais et en allemand (wille) + ‘hem’ qui a perdu une consonne un peu fragile, anciennement ‘helm’, le casque, idem encore avec ‘helmet’ en anglais cette fois, exactement la même base qui donnera le ‘heaume’ chez nous.

Seulement voilà ce Wilhem, encore très présent dans les pays originels contemporains (Allemagne, Belgique flamande, Pays-Bas, Scandinavie), va d’une part émigrer en Angleterre avec un succès foudroyant grâce à un chef normand ‘conquérant’ qui en fera William au 11ème siècle, puisque d’autre part, sous l’influence d’une règle de linguistique qui va ‘durcir’ le w initial, le nom va devenir Guillaume et tous ses (nombreux) dérivés (*).

Will-helm va donc très logiquement nous donner Guilhem, surnom de ‘l’homme qui-en-a-sous-le-casque’! Et même s’il y a de fortes chances pour qu’à l’époque les deux concepts ne soient pas liés l’un à l’autre, il s’agissait bien désigner quelqu’un (un soldat, à cause du casque?) à la détermination farouche, qualité toujours utile quand on doit foncer dans le pack adverse.

Quant à ce Guirado (ou Guirao, en plus court) hispanisant, il correspond au Guiraud (ou Giraud) francophone; et cette fois, pas besoin d’aller se mettre un ‘w’ au fond de la gorge, les deux sons d’origine -toujours germanique- sont ‘ger’ (la lance) + ‘wald’ (commander) avec, ici, ‘l’amuissement’ (l’extinction sonore) du…w justement, et une ‘vocalisation’ (l’apparition d’une voyelle) qui va se résoudre en ‘u’; comme dans Giraudeau (Bernard, acteur), Giraudoux (Jean, dramaturge) ou même Giroux (Olivier, footballeur)…

D’ailleurs, entre les deux formes, il existe bien des Giralt ‘intermédiaires’, ainsi que des Giraldo (au singulier) ou des Giraldi (au pluriel) italiens qui ont conservé le L antérieur…Bon, tout ça reste quand même, comme c’était la tradition il y a dix siècles, dans le domaine symbolique de la guerre! De fait, on pourra alors encore insister pour faire une demande au capitaine du XV de France: bien commander à son équipe de se lancer à l’assaut de ses opposants. Y compris donc étymologiquement.

(*) Pour être incollable sur ces règles de transformation et découvrir la surprenante famille des William ou des Guillaume, (re)lisez les chroniques sur :
– l’entraineur de football belge Marc Willmotte (juin 2016)
– le dessinateur américain d’origine…française Walt Disney
– le cycliste français Alexis Vuillermoz (juillet 2015)
– le créateur de mode Jean-Paul Gautier (avril 2015)
etc…en tapant le nom de l’un ou de l’autre là où vous savez.


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