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Gyllenhaal (Jake)

Vite, vite, qu’on se le dise et le répète: l’acteur américain sus-nommé avait déjà été propulsé (à raison) au firmament du cinéma mondial pour avoir osé jouer dans le film «Retour à Brokeback Moutain», une histoire non pas de ‘cow-boys gays’ mais de simples bergers (garder des moutons dans la montagne, ça ne fait pas de vous des éleveurs texans, beaucoup s’en faut probablement); bref, à l’occasion de la sortie de son dernier film, «La rage au ventre» (une histoire de boxe), on n’entend plus que du ‘Guylaine Hall’ partout. Or, le monsieur n’est ni américain ni anglais, mais…suédois (d’origine, d’où sans doute la difficulté).

Du coup, il n’y a pas plus de ‘Guylaine Hall’ dans Gyllenhaal que d’ice (aïsse) dans ice-berg (prononcez isse, le mot est islandais et non pas anglais, on doit donc dire ‘isseberg’!). D’ailleurs, d’un simple regard, vous avez noté que le redoublement ne concerne pas la même lettre: ‘hall’ en anglais se dit bien ‘aul’ (comme…all) et définit un…vestibule de maison (et non pas un ‘hall’ de gare, à la française). Côté prononciation, ce serait également davantage ‘la halle’ que le hall…Et rien à voir avec un ‘häl’ (haal) scandinave.

Quant à la partie ‘guillen’, beaucoup de britanniques semblent la comprendre comme une déformation possible de ‘guil(d), qui peut alors évoquer un groupe de professionnels, ou les adhérents d’une association (entre autres). Le guill-hall pourrait alors définir aussi bien (autrefois) un hôtel de ville qu’une maison de métiers, voire la salle de réunion d’un cercle ou d’une amicale…Pauvre Jake.

En fait, si vous mettez le cap sur les environs de Stockholm ou de Gôteborg, vous ne serez pas loin de la vérité puisqu’il s’agit d’un toponyme (un nom de lieu), catégorie ‘oronyme’ (un nom de fleuve). En effet, comme beaucoup de noms propres, celui-ci a été formé, dans la langue, d’après la région ou le site caractéristique habité ou fréquenté par l’ancêtre de notre Jacquot, à savoir un ‘gyllen(e)-haal’. Le ‘haal’, c’est une dépression du terrain (à l’air ou dans la mer), un peu l’équivalent de notre ‘combe’ français, un creux ou une faille (Lacombe) ou même de l’occitan ‘gouf, devenu ‘gour » ou ‘gor’, qui veut dire ‘trou’ (en l’occurrence cette fois dans l’eau, comme dans Hossego(u)r, le bas-fond de Capbreton, Landes).

Pour le ‘gyllen’, tout le monde n’est pas d’accord (sûrement par défaut), mais l’hypothèse la plus fréquemment retenue est celle d’un point d’eau (peut-être un ‘fjord’) dans lequel se reflétait particulièrement le soleil; en effet, ce mot renvoie à un adjectif qui signifie doré (en or, littéralement) et donc par extension brillant, ou qui produit des reflets (dans la mer). Autre hypothèse: à défaut de mines d’or, celles de cuivre (mais ça brille rarement au grand jour) situées dans le centre du pays, au nord de la capitale, et forcément très célèbres (pour un suédois).

A part ces «reflets dans (son) oeil d’or», nul doute que l’acteur était destiné à briller en tant que star, puisque même son prénom Jake (en fait, il s’appelle Jacob, la version originale) vient du personnage biblique ‘que Dieu aide ou favorise’ (Yakob, en hébreu). Avant de devenir le diminutif un tantinet vulgaire inventé par les américains, Jacob deviendra d’abord Jacques en français (surtout dès l’époque ‘Compostelle’), ou le très distingué James en anglais, sans oublier le Jaime espagnol; c’est en traversant l’Atlantique que les colons saxons vont se la jouer éventreur en popularisant Jack, et même Jake, surnom d’un certain Giacobbe La Motta, de son état…boxeur!


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