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Herzog (Maurice)

Celui que la presse gaulliste surnomma en son temps «le survivant de l’Annapurna» vient de disparaître, à l’âge de 93 ans. Alpiniste renommé puis homme politique, ce fut l’un des premiers à inaugurer la future longue liste des ‘sportifs-ministres’ entrés dans la carrière après un record ou un événement majeurs, et donc probablement qualifiés pour gérer une administration d’Etat. L’exploit auquel Maurice participa provoqua l’engouement des lecteurs de magazines des années 50, à grand renfort de clichés noir-et -blanc reconstitués et de récits dont on apprendra plus tard qu’ils furent sans doute écrits avant même la réalisation de l’ascension. Faut-il y voir un geste d’autorité royale de la part de Mr Herzog? Etymologiquement, ce serait presque…logique.

L’Histoire (probablement sous la pression d’Herzog lui-même) aura tout fait pour faire disparaître la mémoire de son guide et compagnon de cordée Louis Lachenal, qui se chargea de…canaliser son inconscience (la-chenal, ou le-chenal, évoquent en Savoie -et ailleurs- un canal d’irrigation*). Quant à la provenance linguistique des Herzog, elle se devine assez facilement, en imaginant qu’il s’agit d’un terme d’origine germanique, parfois même attribué à des familles juives ashénazes mais pas forcément. Le tout-premier son est ‘herz’ ou ‘hertz’ (oui, comme l’unité de fréquence ou le loueur de véhicules); certains y voient un rapport avec le coeur (herz), mais cela a peu de chances d’avoir généré un patronyme il y a plus de dix siècles.

La racine la plus certaine est un adjectif de vieil-allemand, ‘hari’, qui signifie dur ou fort, lequel a permis de créer un ‘herzo’, attribué à un personnage qui avait ces qualités…Peut-être est-ce pour cette raison que l’on retrouve quelques siècles plus tard le terme ‘herzog’ pour caractériser un titre de propriété puis de noblesse, le responsable d’un duché, le ‘duc’ (possiblement ‘l’homme fort’, comme il arrive qu’on qualifie le meneur d’un parti politique par exemple, car ‘duc’ vient du verbe latin mener, guider).

De la même façon, on trouve, dans l’actuelle Allemagne ou dans l’Est de la France, toute une palette des titres, avec ‘Kaiser’ (l’empereur), ‘König’ ou Koënig (le roi), ou Graff (le comte). La tradition est la même côté gaulois, avec les Lempereur, les Leroy (ou Leroi, ou Royal), et les Comte, Lecomte, etc. Sauf que…cela ne signifie pas pour autant que l’ancêtre de notre homme ait été un ‘aristocrate’, bien au contraire: la majorité des familles qui portent ce type de patronymes ont hérité d’un sobriquet la plupart du temps ironique, qu’il faut comprendre comme le contraire de ce qui est annoncé (donc, tout sauf une distinction nobiliaire)!

Cela n’empêche pas notre Maurice d’avoir été, sinon le roi, du moins l’un des ducs des plus hauts sommets du monde à côté duquel il faut continuer à faire exister les Gaston Rebuffat et autre Lionel Terray. Dans certaines cultures, on évoque parfois le ‘grand paradis blanc’ pour représenter la mort; une fois de plus, l’étymologie a de ces coïncidences parfois troublantes: Hima (A)laya signifie en népalais ‘Le territoire des neiges’, on ne peut pas faire plus évident pour un alpiniste qui avait payé de ses membres gelés le prix d’une aventure sur la chaine la plus haute du monde.

* voir aussi en archive, la ville de Lacanau, même racine.


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