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Hinault (Bernard)

Le ‘Blaireau’ a décidé de rentrer définitivement dans sa tanière: l’une des légendes du cyclisme français, le troisième champion à avoir gagné cinq Tours de France à la suite, ne court plus depuis longtemps mais n’avait jamais officiellement confirmé son retrait du monde du vélo, où il officiait encore en tant que consultant ou pour diverses participations. Voilà un breton (certifié de naissance) dont l’origine le relie à des ancêtres pourtant bien plus lointains, et dans le temps (quinze siècles environ) et dans l’espace (quinze cents kilomètres à l’Est).

Rien n’indique que les Germains concernés avaient une tache sur le front, comme l’animal-totem de son surnom; lequel vient non pas d’une ironie mal placée (de nos jours, le qualificatif s’adresse le plus souvent à un homme borné ou ringard) mais d’un trait de caractère décrit comme Bernard lui-même:  »quand on m’emm…je rentre dans mon terrier, mais quand j’en sors, je mords »…En tous cas, les racines de ce patronyme ont été directement importées dans tout l’Ouest de la France (Normandie, Bretagne, puis Pays de Loire et Vendée) par quelques tribus du Nord de l’Europe en virée, d’où de nombreuses variantes.

Hinault est en effet, avec Hinaux, Hineaux ou Hinaud selon les régions citées, l’une des formes de…Hinard, contraction francisée de ‘haginard’, où l’on retrouve deux éléments sonores bien connus: ‘hagin’, qui désigne un enclos + ‘hard’, l’adjectif dur, ou grave, ou sévère, ou difficile, ou parfois même grand (vous avez le choix). Conclusion: on est dans un ‘domaine difficile à prendre’, à exploiter ou à protéger? Ou tout simplement la propriété d’un homme ‘dur’?

Toujours est-il que Hinault vient conforter l’idée de cet enclos (hagin>hin) et d’un commandement ou d’une gouvernance suggérée par un ‘wald/aud’ final (*). De là à y voir un signe du destin sur les territoires (routiers) que s’adjugeait le patron de la course, il n’y a qu’un tour de pédale…Tout comme cette ‘tanière’, terme spécifique réservé à l’origine à ce seul animal, puisque son nom initial venait d’un mot d’ancien-français, le taisson (ou tachon, teychon dans plusieurs patois d’où les lieux-dits Teychouères ou Tachouères). Du coup, la maison du taisson va devenir la ‘taissonière’ puis ‘taisnière’ et enfin tanière!

C’est encore une importation linguistique des germains qui va tout bouleverser pour faire de leur nom commun ‘bler’, qui signifie une tache, le signe particulier de l’animal à la tête blanche avec de grands yeux soulignés d’épais traits de mascara, et au caractère souvent ombrageux. Malgré tout, pas de ‘haine’ dans ce Hinault-là, sauf peut-être pour certains cols de montagne au passage laborieux.

(*) voir chronique précédente pour l’explication technique


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