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Jalabert (Laurent)

L’actualité est au Tour de France, et, avec son retour, les traditionnelles polémiques pré-pendant-post course. Cette année, le nom à la Une est celui du champion français sujet de cette chronique (mais objet de toutes les suspicions), un homme du Sud-Sud-Ouest en général, puisque les Jalabert et leurs variantes ont comme berceau géographique au fil du temps les actuels départements du Gard, de l’Hérault, ou du Tarn (comme de par hasard, notre coureur est né à Mazamet). Il s’agit d’un patronyme qui descend de loin, et pas seulement en roue libre, puisque, comme beaucoup d’autres mots terminés par -bert (Albert, Robert, Gilbert, Philibert, etc), il s’agit d’une combinaison de termes venus du Grand Nord, époque pré-Charlemagne.

On est donc en pleine période germanique (Germaine n’est pas encore aux fourneaux), grosso-modo à la fin d’une l’influence linguistique romaine qui a déjà donné beaucoup de syllabes à ce dialecte ‘franc’ (= de la tribu des Francs) qui deviendra le franç-ais. Viennent se mélanger alors un certain nombre de borborygmes encore surprenants pour nos ex-gaulois, directement injectés à l’insu de leur plein gré dans les patois locaux (pas les gaulois, le borborygmes). Parmi ces implants de vocabulaire, il y en a deux qui vont être utiles aux ancêtres de Laurent: ‘gal-‘, qui va se transformer plus tard en ‘geal-‘ que nous écrirons chez nous Jal-. Le mot sert de substantif à un verbe ‘galan’, qui signifie se réjouir, et plus spécialement se réjouir en chantant, caractéristique suffisamment remarquée et donc remarquable chez quelqu’un connu comme étant jovial, voire carrément musicien.

Un musicien qui a peut-être eu du succès, car la deuxième partie du mot, ‘-bert(h)’, est un adjectif qui veut dire connu, illustre, célèbre (selon sa position dans les hit-parade). La présence de cette racine renvoie souvent à un guerrier ou à un héros qui s’est illustré dans des combats singuliers ou lors de guerres, quasi-incessantes à l’époque pour gagner du (ou des) territoire(s)…Ici, il semble que l’on ait affaire à quelqu’un de connu pour ses qualités de chanteur, peut-être tout simplement un barde après tout; une sorte de ‘Nouvelle Star’ de l’époque? La forme primaire de ‘Gal-berth’ va alors évoluer vers deux variantes: d’une part le ‘G’ germain typiquement guttural va être ‘mouillé’ pour être prononcé ‘J’, d’où les Jalabert, Jallabert ou Jalbert. Et d’où également -seconde évolution- certains Gaubert et Jaubert, après cette fois une ‘vocalisation’, la transformation bien connue du ‘L’ central en voyelle ‘U’.

C’est le moment de citer un célèbre cousin -linguistique- de Laurent, dont le nom a gardé, lui, la forme germanique du ‘G’ pour surnommer un chanteur à la peau tannée (bronzé ou arabe?) ou aux cheveux bruns. La combinaison devient alors ‘Gal-Bruns’, qui donnera, après une petite opération de rabotage, la version…Gal(a)bru, comme l’acteur Michel! Je ne sais pas si ce dernier aime le vélo, ou si Laurent est un bon acteur, mais au vu des racines de ce patronyme, les choses devraient s’arranger bientôt pour le vainqueur 1988 du Tour…militaire: en France, il paraît que tout finit par des chansons, surtout quand elles dégueulent des sonos embarquées dans les camping-cars sur le bord des routes du tracé de la course. En ce qui concerne le sujet qui touche actuellement Laurent, il faudra voir s’il connaissait ou non la chanson. Y compris encore étymologiquement.


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