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Jugelé (Xavier)

L’argument vaut ce qu’il vaut, mais parler du nom de ce policier tué sur les Champs-Elysées permettra de lui rendre hommage et de rappeler le plus longtemps possible son souvenir sur l’écume d’une actualité au ‘turn-over’ impitoyable, la moindre des choses n’étant pas en la circonstance l’hommage national rendu à un membre des forces de l’ordre dont le…compagnon (pacsé) aura prononcé officiellement et publiquement l’éloge funèbre en présence de plusieurs personnalités du gouvernement, situation (quasi)impensable il y a encore quelques années.

Bref, le ‘jeune homme’ de 37 ans (à partir de quel âge devient-on adulte? Disons que c’était un homme -encore- jeune) s’appelait Jugelé, patronyme dont on découpe facilement la forme avec la racine ‘juge-‘, suivie d’un suffixe probablement diminutif en ‘-lé’. Donc rien à avoir avec quoi que ce soit de gelé là-dedans (de l’eau stagnante sur un terrain, ou du…jus -de la sève des arbres- gelé, si, si ça peut fonctionner comme ça l’étymologie!): il est tout simplement question ici d’un dérivé du mot latin ‘judex’, le juge.

Le mot est resté tel quel dans le contexte littéraire et artistique du début du 20ème siècle: c’est le nom d’un…justicier masqué, héros récurrent d’une série du cinéma muet en 1916, ou, plus récemment, l’acronyme du fichier informatisé sous le nom de (Système) JUdiciaire de Documentation et d’Exploitation de la police nationale dans les années 1980…Or, d’un strict point de vue étymologique, tous les noms en rapport avec l’idée de ‘juge’ ne sont en général que des sobriquets, autrement dit une détestable et ironique habitude qu’avaient nos ancêtres au sujet de ceux dont l’attitude (ou le costume) pouvait rappeler d’une façon ou d’une autre le comportaement d’un ‘vrai’ juge sans l’être; question de grand vêtement noir, ou de col blanc, de port de tête hautain, ou encore de façon de parler autoritaire, exactement comme les…Lepape ne pouvaient en aucun cas avoir une filiation avec tel ou tel St-Père mais (ça se dit encore aujourd’hui) celui qui ‘se prenait’ pour le pape…

Du coup, parmi ceux qui se mêlaient de juger de tout en général sans qu’on leur demande leur avis, d’où la critique, on compte évidemment les Juge mais aussi les Jugeur (pire, encore), les Jugeau ou Jugeaud, les Jugeat, les Jugeon, les Juget et leur diminutif donc Jugelet (en général considérés comme d’origine savoyarde), le fils de celui qui se prenait pour un juge, ou celui qui se prenait ‘un peu’ pour lui…Les plus mal lotis sont, très grammaticalement, les participes passés passifs comme Jugé et surtout Jugée, qui ont été pendant longtemps le surnom de gens de ‘mauvaise vie’, avec le sous-entendu ‘mal’ jugé évidemment. Si peu de valeur morale qui tombe bien mal et dont ne saurait être gratifié en l’occurrence le désormais capitaine Xavier, au contraire.


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