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Kerviel (Jérôme), le retour

…et plus précisément le retour d’Italie, en ce mois de mai 2014. L’homme qui valait 4,9 milliards d’euros (désormais non remboursables) revient de Rome, alors qu’il était déjà immortel, puisque la Justice française du 21è siècle avait envisagé sans rire qu’on puisse rembourser une dette sur 170.000 années…On cherche encore une banque qui accepte un plan d’amortissement sur une échéance équivalente. En fait, le Jérôme est têtu, forcément puisqu’il est…breton!

Kerviel se décompose en deux racines – deux mots- d’origine armoricaine, « ker » qui signifie à l’origine un village, un hameau, un lieu où vit quelqu’un; puis l’endroit où il bâtit, puis ce qu’il a bâti, donc…une maison, sens le plus courant et le moins original, puisqu’avec ce léger détournement de sens, on le retrouve au fronton du moindre châlet de vacances échappé d’une carte postale morbihannaise, avec des mentions du style « Kergoat » (la maison de bois) ou Kergall (la maison du gaulois, ou du français , « gall » servant à qualifier initialement tout ce qui n’était pas breton, et çà fait pas mal de monde au fil de l’Histoire).

L’autre racine de Kerviel est donc…viel, forme normande à l’origine, puis bretonne, de l’adjectif latin « vitalis », que l’on retrouve dans vitalité, servant donc à qualifier quelqu’un de (bien) vivant, de remuant, voire d’excité. En français, vitalis va donner les patronymes Vital, peu fréquent, mais surtout Vidal, que l’on connait bien dans le Grand Sud (Languedoc et Catalogne particulièrement). Si l’on assemble « au pied des lettres » le ker-viel, cela nous donne donc « le hameau vivant », qu’il faut probablement comprendre l’origine comme « la création d’un hameau », la « naissance d’une maison ».

Un ou deux autres « Ker » que vous connaissez bien:
Tout d’abord, un marin à la Grosse Tête prénommé Olivier, Mr De Kersauzon, patronyme typique du Finistère (on peut pas faire plus breton), qui signifie le hameau (ker) du « sauzon », variante bretonne du mot « saxon ». Le Kersauzon, c’est en quelque sorte la maison de l’anglais!
Et puis un autre « ker », un village identifié par des bosquets de houx – qui se dit « kelenn » en breton -, ce qui nous donne le nom d’un archipel d’îles de l’hémisphère sud, les…Kerkelenn, devenues Kerguelen, après gutturalisation du k central en G. On peut également dire que «-guélen » pourrait venir d’un prénom, Quélian, comme Killian en Irlandais, ce qui nous donnerait donc « la maison de Killian (le bagarreur!) », hypothèse plausible et cohérente désignant la maison par son habitant.

Tous ces noms sont très répandus des Côtes d’Armor au Morbihan, en passant par le Finistère. Et justement, un petit mot sur ces trois départements:
Côtes d’Armor ? C’est évidemment le pays d’Armor, presque un pléonasme, puisqu’en breton ar-mor signifie « le bord » de la « mer » (le pays du bord de la mer devenant donc…l’Ar-mor-ique!).
Le Finistère est la graphie (l’écriture) française du latin finis-terra, littéralement la « fin des terres », le bout du continent (évident!)
Le Morbihan, enfin, est la « mor » (mer, comme dans Armor) « bihan » (petite). Et, de fait, la « petite mer », c’est bien le golfe du…Morbihan!

Les derniers événements ont donc permis à notre homme de rentrer à la maison (ker), ce qui n’a pas manqué d’exciter (viel) le petit monde médiatique. Et peut-être bientôt judiciaire. Mais ça, c’est une autre histoire, y compris étymologiquement.


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