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Kirchner (Cristina)

L’Argentine est décidément un pays d’adoration…Adoration de l’argent d’abord (avec un nom comme ‘argent-ine’, pays de l’argent, car on dit que les premiers colons furent reçus avec des plats en argent), et aussi des rivières (Sierra des Plata, Rio del Plata, la montagne, le fleuve de l’argent), tous ces mots étant sans aucun doute dus à des explorateurs portugais particulièrement sensibles aux reflets de la lune sur les flots. Adoration de ses ‘madones’ ensuite, dont la célébrissime Evita-Peron-don’t-cry-for-me-Argentina, devant laquelle se prosternèrent des milliers d’Argentins, et leur actuelle présidente, Cristina Krichner, pour laquelle tant d’autres campent jour et nuit devant l’hôpital, en signe de soutien pour le combat qu’elle mène actuellement contre le cancer.

Première constatation: comme beaucoup de familles locales, les Kirchner sont d’origine européenne, en raison des très importantes diasporas qui ont eu lieu aux 18è et 19è siècles, et pas seulement depuis l’Espagne ou le Portugal, que l’on croit toujours obligatoirement attachés à l’Amérique du Sud. En témoignent la présence de familles (régnantes ou gouvernantes) françaises au Mexique ou au Brésil (le Second Empire), allemandes au Brésil, ou encore, comme pour le beau-père de Cristina, suisses alémaniques, d’où ce nom germain curieusement installé entre Cordillière des Andes et Terre de Feu.

Dès lors, il est facile de décliner tous les patronymes allemands-suisses-lorrains-alsaciens-voire belges- (au fil de l’Histoire), formés sur la racine germanique «Kirch(e)» qui désigne comme vous le savez une église. (En anglais, il suffira de faire ‘chuinter’ le K initial pour arriver directement à ‘church’, car la racine est la même!). Toutes les variantes qui tournent autour de l’église vont donc qualifier des personnes différentes:

Le Kirch(e) va être celui qui habite près de l’église, ou qui parfois travaille à l’église ou pour l’église, sans toutefois  être un religieux.
Le Kirchman(n) sera, mot à mot, ‘l’homme de l’église’ (toujours pas l’homme d’église), à savoir un sacristain ou un bedeau, fonction également présente dans le Kirchner de notre Cristina, avec une finale -er qui indique clairement le travailleur, l’ouvrier.
Un peu plus éloigné (forcément), mais toujours en relation avec le clocher, sera le Kirchhoffer (Kirkove en Belgique), celui qui travaille au kirchhof, le cimetière; il s’agit donc du fossoyeur.

Cerise sur le gâteau: certains de ces hommes en noir portent un ‘s’ en plus, avec l’orthographe Kirschhoffer; pour autant, il ne faut pas les confondre avec les Kirscher, les producteurs de…cerises (kirsch), on est au moins tranquille de ce côté-là en Argentine.

Cerise sur la cerise du gâteau, le prénom de Mme Kirchner, dont l’orthographe Cristina est évidemment la version hispanique cette fois de Christina (première version: le grec, la preuve avec Miss Onassis, et son yacht, le ‘Christiania »). Et comme dans Christina, il y a…Tina, vous avez reconnu le féminin du prénom Christian, directement formé sur le surnom (si!) de Jésus, à savoir le Christ, adaptation française du mot grec qui signifie ‘celui qui a été oint’ (ou béni, si vous voulez). Alors, entre une église et une onction divine, si Mme Kirchner ne s’en sort pas, c’est à désespérer!


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2 commentaires au sujet de Kirchner (Cristina)

  1. A lire concernant les migrations des Français vers l’Amérique du Sud la saga de Claude Michelet « Les Promesses du ciel et de la Terre », « Pour un arpent de terre » et ‘Le grand sillon ».

    Bonne année 2012 à tous, étymologiquement votre….

  2. Saviez-vous que l’homme politique qui la remplace (provisoirement ?), nommé Amado Boudou, possède un patronyme occitan (rouergat) ? Surprenant, mais vrai : ses ancêtres aveyronnais avaient émigré à Pigüe au début du XXème siècle. !

    Lu dans dans la une de la Dépêche la semaine dernière, et les échanges Aveyron-Pigüe sont toujours restés vivaces !

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