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Laporte (Aymeric)

Sursaut matinal chez quelques auditeurs sportifs: «…(pour un prochain match), Didier Deschamps va prendre Laporte…», il vaut mieux effectivement le voir écrit que l’entendre, histoire d’éviter toute rumeur de démission inopinée. Il s’agit en réalité de la sélection (toute aussi inopinée peut-être) de l’attaquant (français) de l’Athletic Bilbao, appelé en équipe de France pour de prochains matches de la Coupe du Monde.

Voilà donc une fenêtre ouverte sur ce Lot-et-Garonnais de pure souche (il est né à Agen), dont le patronyme a l’air de se passer de toute explication. Certes, mais si elle est simple (le surnom de’un ancêtre ayant -forcément- un rapport avec une porte), elle n’en mérite pas moins quelques précisions…Car, s’il s’agit vraiment d’une porte, il y en a tellement (eu) dans l’Histoire qu’on pourrait se demander pourquoi une porte, d’abord quelle porte, pourquoi celle-là plutôt qu’une autre, à qui elle appartient, etc. Rien de plus banal en effet qu’une porte; de là, pourquoi pas un M. Fenêtre, tant qu’on y est!

C’est que, justement, il ne s’agi(ssai)t pas de n’importe quelle porte, sinon on s’y perdrait rapidement; et, contrairement à ce qu’on pourrait penser, rien de moins commun qu’une porte, y compris dans les demeures privées, et ce, pendant des siècles; ne possédaient de porte que ceux qui avaient des biens à protéger. On parle donc ici non pas d’un pauvre battant en planches qu’on pouvait enfoncer d’un coup d’épaule, mais d’un véritable ouvrage d’art (tel qu’il en existe actuellement, toutes proportions gardées, sur les demeures de certains quartiers); voilà qui donnaient à son propriétaire de bonnes raisons d’être ‘repéré’ et désigné par la rareté en question.

Ce n’était pourtant pas le cas le plus fréquent: dans les villes, quand on parlait de ‘la’ ou ‘d’une’ porte, c’était forcément celle qui permettait de contrôler les entrées et/ou sorties vers ou depuis le centre urbain, et donc de s’assurer de la sécurité des habitants. La porte en question est donc souvent en périphérie des remparts ou d’une ceinture de défense, d’où sa situation en couronne, comme les Portes de Paris ou celles de beaucoup de grandes villes (parfois appelées ‘Barrières’ dans le sud). Et bien sûr, au fur et à mesure de l’évolution des populations, certaines peuvent se retrouver aujourd’hui en ‘pleine ville’, en général facilement repérables par un monument ou une bâtiment d’octroi. C’est ainsi qu’on a baptisé La-porte, voire Portier, la personne chargée de surveiller le secteur, souvent bénéficiaire d’ailleurs d’un logement de fonction adjacent, ce qui ne fait que renforcer le sens (pour autant, non, les Dupont n’habitaient pas sous le pont-levis);

Les Laporte avaient souvent comme collègues les Claverie, ceux qui, dès le Moyen-Age, étaient plus précisément préposés aux claves (clé, en latin), cette racine dont on retrouve une touche dans (ou sur) les pianos sous la forme du…clavier (le tableau des clés qui font un son); ou encore dans un os qui verrouille le mouvement entre votre épaule et votre cage thoracique, la clav-icule (qui a une forme de petite clé). Claverie et Laporte évoluaient dans le même domaine, mais pas forcément au même endroit (une fois les portes fermées et le tour de garde mis en place, les clés revenaient dans le donjon, et le Claverie dans sa maison du centre-ville); aucun rapport donc entre Christian (Clavier) et Aymeric (Laporte). Au moins étymologiquement…


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