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Lazarevic (Serge)

La libération du ‘dernier otage français’ au Mali a dédicément bien compliqué la vie (et la diction) des journalistes de radio et de télévision, qui ont sans cesse dû choisir entre une provenance russe (‘lazarévitch’) et…islandaise (‘lazarévik’). Dans la réalité, vous savez sans doute, si par exemple vous avez vu le témoignage de sa mère, que ce patronyme vient d’une souche serbe (en fait, serbo-croate, linguistiquement parlant). Mais encore?

Il s’agit là d’un cas de ‘nom de baptême’, qui, comme Petrovic par exemple, est un nom ni en rapport avec un lieu (toponyme), ni avec une caractéristique physique, morale, ou professionnelle, mais tout simplement avec une référence religieuse, plaçant le baptisé sous la protection du (ou des) saint(s) incarné(s) par la nouvelle naissance (pléonasme). Et, évidemment, le patron en question est tout simplement ici Saint-Lazare, personnage emblématique de la tradition hébraïque et néanmoins propriétaire d’une grande gare de chemin de fer parisienne. Si l’on y regarde de plus près, le ‘mot’ est d’ailleurs loin de rester gentiment sur les rails…

Première information: vous apprendrez un peu partout que ‘lazare’ vient de l’hébreu ‘El-azer’, que l’on traduit globalement par ‘le secours de Dieu’, ‘secouru par Dieu’, ou ‘aidé de Dieu’, allusion directe au frère de Marthe et Marie mais surtout copain de Bible d’un certain Jésus qui, pour lui, se décida à rouler (la pierre) à tombeau ouvert; soit…mais attention à ne pas confondre ‘El (=Dieu) azer’ avec ‘al (article) azar’, dénomination arabe du jeu de dés le plus aléatoire, qui sera francisée en ‘hasard’ (comme quoi, même dans le hasard, il n’y a pas de hasard).

La tradition chrétienne fait du-dit ressuscité le futur évêque de Marseille, ce qui assure donc une haute bénédiction à tous les Lazare et autres variantes, parmi lesquelles notre Lazarévic (*), dont le suffixe final marque une filiation (le fils de, ou le descendant de la lignée des…), un peu l’équivalent de notre Lazaret francophone et particulièrement antillais. Il faut croire que la légende du saint (et son nom) a fait le tour du monde, puisqu’on retrouve la même racine aussi bien en Russie (Lazarov) qu’en Ukraine (Lazarko), qu’en Pologne (Lazarek), qu’au Portugal (Läzaro), et même jusqu’en Polynésie (Lazarus ou Lazaréo).
Ajoutons-y quelques diminutifs, dont un phénomène de contraction pour faire ici…Lary, comme le magicien de Patrick Sébastien (ou Larry, comme l’ex-patron du groupe de magazines érotiques américain); tout comme certains Lazzaro dont quelques-uns ont dissocié l’article pour faire…Azzaro (des gens au parfum), quand ils n’ont pas de rapport avec les travailleurs italiens de l’acier (azzo).

Hélas, un autre Lazare vient disputer la réputation du patronyme, à cause d’un certain Loukas, médecin grec du 1er siècle après son dieu et plus connu sous le nom de Saint-Luc, auteur d’un Evangile en plusieurs Actes dans lequel il raconte l’histoire d’un lépreux qui entrera dans l’Histoire en devenant le Patron de tous les autres, que la société obligeait alors à vivre loin des villes pour éviter toute contamination (revisionnez ‘Ben-Hur’).

Dernier avatar -phonétique- de ces Lazare, les familles Lazard, dynastie de banquiers dont on ne sait pas trop s’il faut les raccrocher aux lépreux ou au hasard (là, il y a un lézard). Mais en ce qui concerne notre ami Serge, non seulement il a été retenu en otage à l’écart du monde comme un lépreux, mais en plus il est revenu d’entre les Maures. Pour un Lazarévic, on ne pouvait pas faire mieux; en tout cas, étymologiquement!

(*) prononcer plutôt quelque chose comme ‘lazarévits’, même provenance que…Ibrahimovic!


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