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Lièvremont (Marc)

C’est lui qui a poussé le coup de gueule du week-end, après un match de rugby où il fut question de distribution de « cadeaux », les amateurs comprendront; les autres, peut-être intrigués par ce patronyme à la fois poétique et animal, vont partir à la découverte d’une étymologie très fréquente et exemplaire, d’un point de vue symbolique…

En effet, Lièvremont a bien un rapport avec l’animal aux longues oreilles, à ne pas confondre avec le lapin, ce que vous ne risquez pas de faire devant le rayon « viandes » de votre supermarché. Mais disons tout d’abord que ce nom est évidemment formé de deux mots, lièvre + mont; comme pour beaucoup d’autres patronymes présents sur ce site, le ‘mont’ en question est en rapport avec le latin « mons », qui signifie la colline; ‘lièvre’ étant donc le nom de la bête, on en déduit que l’ancêtre de notre ombrageux sélectionneur était établi autrefois en Franche-Comté, région dont est d’ailleurs originaire le père de Marc: il est donc probable que la souche familiale n’a pas beaucoup bougé au fil des siècles (attention, ce n’est pas toujours le cas: ce n’est parce que vos parents -voire arrière-grands-parents- sont nés quelque part que le nom qui vous désigne vient forcément du même endroit!)

On est donc dans un lieu où abond(ai)ent les lièvres, en quelque sorte « la colline aux lièvres ». Or, il faut parfois se méfier de l’étymologie, et, dans tous les cas, y adjoindre le plus souvent possible la…logique. Raisonnablement, on peut en effet rétorquer immédiatement que des lièvres, il y en a (eu) des millions un peu partout en France et ailleurs, et donc comment se ferait-il qu’une seule commune du Doubs (Maisons-des-Bois-de-Lièvremont!) ait conservé le mot? C’est tout simplement qu’il n’est probablement pas question d’animaux mais d’humains. En effet, que ce soit le loup, le chien, les oiseaux, le hérisson, le boeuf ou le lièvre, nos ancêtres ont parfois baptisé leurs contemporains avec le nom de ces bestioles, d’un point de vue symbolique.

Le loup? Pour celui qui était courageux ou solitaire comme un loup. Ou gentil comme un chien; ou gai comme un pinson; ou hirsute comme un hérisson; ou fort comme un boeuf, ou…peureux comme un lièvre! Du coup, le lièvremont pourrait bien désigner la colline où se trouvait la maison du type ‘peureux ou timide comme un lièvre’, ce qui tombe assez mal pour notre rugbyman. Donc, allons un peu plus loin dans l’étymologie, car le mot a traversé les siècles et les langues sans beaucoup de modifications: ‘leberis’ en grec; ‘leporis’ en latin; laparo en portugais, etc..le tout résumé dans la classe zoologique de la bête, les léporidés évidemment.

Vous allez me dire, le lièvre, ce n’est pas le lapin. Effectivement, même si à cent mètres, certains chasseurs…Bref, le lapin est une création « tardive » (16è s), après quelques temps avec comme étiquette « connil ». Le lièvre, lui, a gardé ses racines (de carottes) pour qualifier son petit (levraut), sa femelle (levrette), et même…son chien, en tous cas celui qui lui courait après, le « liévrier »! Mais, trop compliqué à prononcer à cause de cette succession de -ié- à la suite, on a simplifier en ‘lévrier’, et voilà pourquoi les canidés en question sont efflanqués, à force de courir après longues-oreilles, y compris dans des courses organisées. Mais ne dit-on pas que poser un lapin à quelqu’un, c’est le faire courir, d’une certaine façon?


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