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Lindon (Matthieu)

Telle est l’actualité du moment (pardon pour le pléonasme): Plus de rugby, pas encore de vitrines de Noël, ni de soldes, de tennis ou de cyclisme…place donc à la littérature. Dans la rafale de Prix remis cette semaine, il y avait un impétrant nommé Matthieu Lindon qui est devenu lauréat « du Médicis » et qui sera donc récipiendaire de sa récompense (1). Voilà donc une bonne occasion pour s’arrêter sur les bonnes feuilles de ce patronyme; cela tombe bien: feuilles, c’est précisément le sens de sa racine, mais pas forcément celles que vous pensez.

Pour bien saisir l’origine des Lindon, il faut d’abord remonter à l’étymon (l’élément-source d’une famille de mots), qui est…lind(t).
La version la plus connue de ce mot évoque immédiatement une histoire de chocolats, puisque c’est à un certain Rodolphe Lindt que l’on doit une invention savoureuse, et pour cause, puisqu’il crée à Zürich, en 1879, le premier chocolat fondant qui fera la renommée de la marque, à travers plusieurs produits.

Or, si l’on s’en tient à sa production, Mr Lindt porte bien mal son nom, lequel le prédisposait plutôt à faire le commerce des tisanes. En effet, « lind-t » est une très ancienne racine allemande, époque germanique, qui signifie le…tilleul, l’arbre tout simplement. Et ce qui est étonnant, c’est de voir toutes les branches associées à la racine de cet arbre!

Premier exemple, il existe en Moselle, entre autres, des lieux-dits ou des hameaux appelés Lind, tout simplement parce que, à une certaine époque, l’endroit était abondamment planté de tilleuls. Facile. De l’autre côté de la frontière actuelle, dans le bassin de la Ruhr, on va créer le patronyme Lindemann, lequel désigne bien évidemment « l’homme du tilleul », ou peut-être « l’homme des tilleuls », probablement le propriétaire ou le récoltant des arbres en question. Encore un peu plus au nord, en Suède, on va utiliser le mot qui évoque une montagne « berg », pour surnommer « l’homme qui habite ou qui vient de la montagne aux tilleuls », Lind-berg, dont la version américaine (en rajoutant un ‘h’ final) fera planer la célébrité de son représentant.

Et enfin en France, il existe dans le centre du pays une autre version de ce mot élastique, auquel on va donner le suffixe « -on », pour faire…Lindon, patronyme d’un certain Vincent, un acteur qui portera de nombreuses feuilles à l’écran, homonyme d’un autre Lindon, désormais auteur (re)connu: Matthieu, le-dit Prix Médicis du moment. Vous en voulez encore? Même forme et même mot, pour la version anglaise, avec un suffixe d’origine différente, mais on arrive tout de même bien à Lindon (ou Lyndon, si vous préférez), personnage flamboyant de l’histoire locale, dont un certain Barry apparaîtra lui aussi dans les salles obscures…On pourrait citer encore d’autres versions (plus complexes) formées sur la racine de ce tilleul, mais, pour vous éviter une migraine, je vous propose une…tisane, et, forcément, un bon livre (2).

(1)Pour « impétrant », voir l’article (13 octobre).
(2)« Ce qu’aimer veut dire », éditions POL.


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