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Lizarazu (Bixente)

Pas content du tout l’ex-footballeur international d’origine basque, qui voit rouge au sujet des Marine & Blanc, au point de parler d’un ‘Dallas-sur-Gironde’ en pointant les tribulations (financières, managériales) du club bordelais cher à son coeur. Pourtant, avant de se retirer faire la planche (de surf) à St Jean-de-Luz, le talentueux arrière gauche plusieurs fois champion n’aurait jamais dû quitter son arbre, y compris étymologiquement.

Aucun doute sur la provenance de son patronyme ni de son prénom, si risqués à ses débuts dans la bouche de journalistes parisiens (1), de forme typiquement basque; aucun espoir non plus de chercher une comparaison sonore avec une racine du français -au moins du latin- pour aborder l’analyse du mot (2). Tenons-nous en à la construction élémentaire actuelle qui est ‘lizar-azu’, avec un terme qui a un rapport avec le frêne (lizar), suivi d’un suffixe locatif (qui situe) ou augmentatif (qui multiplie).

De cette combinaison va résulter un toponyme, le nom d’un lieu particulièrement caractérisé par une abondance d’arbres de ce type ou tout simplement un grand frêne, l’équivalent d’une hêtraie (la plantation) étant plutôt Lizarraga ou Lizarreta; voilà un argument intéressant et facile pour gratifier un ancêtre de Bixente qui aurait habité cet endroit. Peut-être même ne s’agissait-il pas vraiment d’une forêt de frênes mais d’arbres divers, car on repère le même phonème (son) dans plusieurs anciens parlers de la côte adriatique (territoire de l’ex-Yougoslavie) pour désigner tour à tour des chênes ou des hêtres (3)…

Si l’on essaie de trouver un équivalent en français, il faut s’appuyer sur le latin ‘fraxinus’ qui donnera chez nous les noms Fraxe ou Fraxin (rares, voire disparus) puis Frache, Frachet (diminutif), Frichou ou Frèche comme Georges, feu le tonitruant député-maire de Montpellier (4). Et, pour compléter le parallèle, on y ajouterait le suffixe ‘-ade’ pour la notion d’abondance et finalement appeler notre joueur…Vincent Fréchade (bon d’accord, c’est moins poétique).

Car ce Bixente, lui aussi éminemment basque, est la graphie (l’écriture) de la prononciation régionale (côté français comme espagnol, basque quoi…) du latin Vincentius, (pré)nom de baptême créé d’après ‘vincere’ qui veut dire vaincre, un verbe très productif puisqu’il a donc donné un participe présent (vincens, celui qui est en train de vaincre, de se battre, un gagneur) et un participe passé (victor, très exactement celui qui a vaincu, qui a gagné, donc le vainqueur); ce qui n’est pas tout à fait pareil, surtout si on prend les autres mots issus de l’un et l’autre de ces participes soit respectivement..vaincu et victime (logique, non?).

Même son prénom pourrait lui être utile en la circonstance puisque l’objet de son ressentiment est le président du club Frédéric Long(u)épée, prédestiné non pas à se battre avec une arme comme on pourrait le croire mais, le plus souvent depuis que ce surnom médiéval existe, à manifester des qualités intimes remarquables, l’épée, la dague ou le braquemart (terme technique) étant quasi-inévitablement le symbole du sexe masculin (5).

La solution viendra peut-être de ce Frédéric d’origine totalement germanique (fred-ric), qui cumule les idées de puissance (-ric) mais aussi de…paix (fred/frid). Reste à savoir lequel sera plus ‘vincent’ que l’autre, au moins étymologiquement.

(1) Fallait-il dire Lizzarazzu, Lizzarazzou (en réalité Lissarassou) et Bixanté, Bixante (en fait Bichennté)…

(2) Les Basques (disent qu’ils) sont uniques, y compris dans la langue…même si ce n’est sans doute pas scientifiquement vrai (des chercheurs rapprochent un certain nombre de racines de l’ukrainien, par exemple, ou d’autres dialectes circonscrits).

(3) Malgré les travaux anciens de quelques scientifiques grecs, il faudra attendre le naturaliste suédois Carl Von Linné (17ème siècle!) pour préciser quelques clichés durs de la feuille.

(4) Tous les détails de la…racine de cet arbre en tapant le nom du bonhomme dans le champ de recherche.

(5) Alors que les Long(u)equeue poitevins ou limousins concernent les propriétaires d’une parcelle de terrain étroite. Allez comprendre…


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