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Louboutin (Christian)

Ce Louboutin-là est un renard: en effet, le célèbre chausseur aux semelles rouges pour clientes dorées vient de donner un coup de talon (aiguille) dans le derrière des belles qui se plaindraient de douleurs à forcer de rester sur leur perchoir compensé. ‘Il faut souffrir pour être belle(s)’, c’est en résumé la pensée de l’artiste rusé, qui a tout compris du plaisir sado-masochiste (et payant). Or, l’étymologie de son nom ne confirme pas cette intelligence aiguisée…

Première remarque: Louboutin n’est pas ‘lou-Boutin’, et n’a donc rien à voir de près ou de loin avec Christine, en tout cas qui soit connu. La véritable formation du mot est la suivante: loub-out-in, ce qui nous fait de ce patronyme relativement rare une histoire non pas de renard mais de loup! Les deuxième et troisième segments sont en effet des éléments de diminutifs; quant au premier -la véritable racine sur laquelle s’appuie tout le reste-  c’est la traditionnelle forme méridionale du loup: un louboutin, c’est en quelque sorte un louveteau, tout simplement, version très probablement languedocienne.

La chose est d’autant plus surprenante que l’emballeur des orteils de Christina Aguilera ou Victoria Bekham est issu d’une famille installée en Bretagne, installée justement, et pas forcément originaire de. Il y a bien longtemps, un chef de meute a dû traverser la Gaule pour aller mordre quelques mollets normands, et voilà comment Christian est né à…Paris. Le nom est d’ailleurs très ‘lointain’ pour des oreilles armoricaines, ce que vont nous confirmer tous les toponymes (noms de lieux) qui parlent de loups, louves, et autres louveteaux, et qui se situent tous bien au sud. Comme par exemple:

Les Loubières (ou mieux, après inversion due au parler occitan: les Loubeyres) que l’on trouve en Ariège et en Aveyron, désignent en général des repères de loups. En Corrèze ou en Charente, on parlera plutôt de Loubignac (avec un suffixe -ac typiquement régional, de l’époque gallo-romaine). Ailleurs on trouvera des Loubatière(s); tous ces vocables ont conservé, comme pour Louboutin ou l’autre patronyme Loubet, un ‘b’ issu et transformé du latin ‘lupus’.

Plus au nord, la langue d’oïl va adoucir cette consonne et la figer en ‘v’, d’où les noms communs louve ou louveteau, suivis par les noms propres Louvet, Louvetier, Louvel, etc…On gardera parfois le ‘p’ latin, et le loup se retrouvera tel quel dans St-Loup, dont les parlers nordistes feront un St-Leu; occasion ou jamais de rappeler ici que cette orthographe ancienne de ‘leu’ a subsisté dans la très célèbre expression ‘à la queue leu leu’, soit en français moderne ‘à la queue du loup du loup’, évoquant la formation de marche des canidés en question. Mais vous verrez rarement les clientes faire la queue chez Louboutin…

 

*: voire aussi l’article sur Jennifer Lopez (même poil), pour d’autres anecdotes complémentaires.


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