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Mac Cain (John Sydney)

Le nom ne vous dira peut-être pas la même chose, selon que vous vous intéressez aux élections américaines ou aux frites surgelées…Il n’empêche, cette semaine est celle d’un hommage (quasi) unanime des Etats-Unis à son vétéran (donc héros) de la guerre du Vietnam. Homme politique pas toujours politiquement correct et bien que perdant de la dernière élection présidentielle, John Sidney (contraction de…Saint-Denis*!) est l’image même du sénateur-à-vie (plus de 30 ans) dévoué à son pays, donc un homme bon et -vu les photos de sa jeune carrière- beau. Ce qui tombe plutôt bien…

Il ne vous étonnera pas que le patronyme est de -certes lointaine- provenance écossaise, l’un de ces mots issus de la vieille Europe, embarqué sur les navires d’émigrés tout au long de l’Histoire (entre autres) britannique. Mac Donald pour les sandwichs, Mac Cormick pour les tracteurs, Mac Culloch pour les tronçonneuses, Mac Intosh pour les ordinateurs, voire Mac Adam pour le bitume, tout cela fleure bon les Highlands (et le gras ou la graisse pour les autres); or, malgré les apparences, la racine appartient bien au répertoire celt(iqu)e.

La chose est plus facile à accepter peut-être avec un ‘Culloch’ un rien étrange qu’avec un ‘Cain’ que vous trouverez dans quelques livres (d’humour?) en rapport avec…Caïn. Malheureusement, ces pseudo-bibles ne sont pas parole d’évangile car il s’agit alors d’une transformation du patronyme hébreu Cahen ou Cohen (le prêtre), sous une orthographe le plus souvent en Cain, histoire de gommer la terrible allusion au meurtrier d’Abel, la tradition -surtout juive- évitant à tout prix un baptême aussi infâme que Judas chez les catholiques.

Ce ‘cain’-ci est, plus logiquement, un mot d’ancien-breton, donc bien avant que la Bretagne ne change de rivage en devenant Grande, et qualifie, justement, un homme brave. Comme très souvent, en tous cas dans l’inconscient collectif de nos ancêtres qui ne connaissaient pas encore la psychanalyse, on pensait que la beauté extérieure se manifestait forcément à l’intérieur, l’homme beau devenant alors bon et réciproquement (comme quoi, on devrait se méfier des princes charmants; a-contrario, relisez ou re-visionnez l’histoire du ‘Bossu de Notre-Dame’, ou de ‘la Belle et la Bête’)…

Si autre interprétation linguistique il devait y avoir, ce serait éventuellement un rapprochement possible avec une déformation -peu probable quand même- avec un autre mot celte qui est ‘cairn’, dont les randonneurs armoricains savent bien qu’il désigne un amas de pierre, en général un ‘signal’ topographique et/ou religieux. Le Mac Cairn deviendrait alors le surnom d’un homme qui habitait près d’un tas de pierres (mais il y a peu d’éboulis d’altitude en Ecosse) voire tout simplement un terrain particulièrement caillouteux.

Par contre, ne jetez pas la pierre aux Caine, comme le célèbre acteur anglais Michaël, d’autant qu’il s’agit d’un pseudo (1) emprunté en hommage au film « Ouragan sur le Caine » avec Humphrey Bogart, un Caine qui n’est pas une région ou un fleuve comme on le croit parfois mais le nom d’un dragueur de mines de l’armée américaine engagé dans la seconde Guerre Mondiale (baptisé, le croiriez-vous, à cause d’un général…écossais).

Ce Caine-là, ou Caigne, avec son ‘e’ final, est une variante adaptée du latin ‘cagna’ qui signifie la chienne, d’où le nom de la période où la constellation du Petit-Chien (en fait donc, la petite-chienne) traverse le ciel lors d’un été brûlant, une cani-cule (2) qui provoque une chienne de température. D’ailleurs, si vous l’écrivez à la française, cela peut aussi donner phonétiquement Cania, donc forcément, avec le suffixe péjoratif traditionnel en ‘-ard’, caniart ou…cagniard, autrement dit un temps de chien insolant (d’insolation)!

Ne nous reste plus alors qu’à donner un petit coup de dent sur deux frères de la côte Est des USA, Harrison et Wallace Mac Cain, qui créent, en 1957, la société des frites allumettes qui mettront le feu aux rayons des produits congelés dans les supermarchés mondiaux…Pas la peine de rappeler pour terminer que le ‘mac’ est comme toujours un signe de filiation (le fils de), ce qui fait définitivement de notre John un bon fils (de l’Amérique). Y compris étymologiquement.

(*) voir pour l’étymologie la chronique précédente sur Françoise Nyssen

(1) Il s’appelle en réalité…Maurice Mickelwhite. En français, (Maurice) Michel Blanc!

(2) Voir la chronique consacrée à ce mot (juillet 2015)


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