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Neymar (…neymar)

Bon, allez, c’est bien parce que c’est vous et que c’est le week-end…serais-je le dernier à exploiter l’arrivée du ‘sauveur’ (que dis-je, du dieu) Neymar, enfin descendu de sa (fausse) retraite pour monter sur le (vrai) paquet de dollars (1) et enfin, modestement, «écrire l’histoire» (2) du PSG. Et si jamais l’étymologie de son nom, par coïncidence, disait quelque chose de la situation en cours? Voyons, il faudrait que ça parle de marché aux esclaves (la vente d’un humain par un club à un autre, par exemple) ou d’argent (celui qui incitera le supporter/souteneur en français, à dépenser des centaines d’euros en produits dérivés: 140 euros le maillot -youpi, il y a trois garçons à la maison- et ce soir on va tous les quatre au stade)… Mais non, rien de tout cela, ce serait même le contraire.

Rappelons d’abord ce que vous savez déjà si vous regardez le Journal Télévisé sur les bonnes chaines, Neymar n’est pas son nom (en position de ce que nous appelons aujourd’hui un nom ‘de famille’) mais son prénom, ainsi que celui de père, qui était déjà celui du père de son père, etc…La preuve sur son maillot, où apparaît la mention ‘Neymar Jr’ (junior), ce qui laisse supposer clairement qu’il y a (ou a eu) un Neymar Sr (senior), de son état-civil complet Neymar Da Silva Santos, mais évidemment c’est plus difficile à caser entre les omoplates.

Rien d’anormal dans tout ça, y compris d’après une tradition séculaire qui persiste encore dans certains pays comme les Etats-Unis (beaucoup) ou même l’Europe (un peu, surtout dans le Sud, mais de moins en moins en France), où le rejeton porte le même nom que son père (bonjour l’oedipe). Il s’agissait à la fois de perpétuer une identité de filiation mais surtout de simplifier la dénomination d’une personne, surtout quand elle est connue (et donc sans équivoque, sauf quand ils sont deux à s’appeler Ronaldo/Ronaldinho).

Selon les époques, certains disent qu’il était question d’illettrisme (les esclaves ne connaissaient -ou on ne voulait connaitre d’eux- que leur prénom), d’autres plaident pour une simple contraction de facilité: on dit ‘Lula’ à la place de Luiz Ignacio Da Silva, au Brésil; Philippe de Villiers à la place de Philippe Marie Jean Joseph Le Jolis de Villiers de Saintignon ou Zazie (Isa, en verlan) à la place d’Isabelle Marie Anne de Truchis de Varennes, en France!

Cela étant posé, on n’est pas plus avancé d’un dribble pour décrypter un mot qui semble à certains facile à comprendre. Trop facile sans doute, puisque circulent (très profondément) plusieurs hypothèses sur les racines de ce nom, dont une inévitable (et très douteuse) analyse phonétique ‘mot-à-mot’ (3), sur un postulat de départ (pardon pour le pléonasme) pourtant imparable: le brésilien (la langue), c’est du portugais, ce qui est vrai, en tous cas globalement.

Donc, Neymar se compose de deux mots ibériques (avant émigration en Amérique du Sud), soit ney+mar (c’est si simple). Pour ‘mar’, c’est évident, il s’agit du mot qui signifie la mer; quant à ‘ney’ (ou nei, ou nay, ou nai, ça, c’est toujours possible), c’est une déformation (aïe) du terme ‘nei’ ou ‘novo’, employé ici au sens de ‘près de’ (ne nous gênons pas!). Conclusion: Neymar serait donc le surnom de gens qui habitaient près de la mer, «como o inglese near-the-sea» (4) rajoute-t-on sereinement: voilà en fait une explication très largement tirée par le maillot!

Carton jaune également pour une seconde rumeur, peut-être un peu plus linguistique, qui ferait de Neymar (ou Naymar, c’est pareil) une adaptation locale de…l’allemand Niemeyer, bien plus logique qu’il ne semble au premier abord, en tenant compte d’une Histoire sud-américaine chahutée par plusieurs dominations -régnantes- occidentales (française au Mexique ou allemande au Brésil, entre autres). La preuve cette fois dans les nombreux patronymes restés ‘intacts’ et connus comme les présidentes Dilma Rousseff (brésilienne) ou Cristina Kirchner (argentine), le mannequin (brésilien) Gisèle Bündchen ou encore l’architecte Ribero de Almeida-Soares dit Oscar (Oskar)…Niemeyer (5), soit effectivement ‘die neu-mayer’, le fermier/métayer nouveau, au sens de nouvel arrivant.

Pas de chance, la solution la plus probable vient d’encore plus loin que les côtes de Lisbonne, a-fortiori plus récentes historiquement qu’un territoire espagnol lui-même depuis (presque) toujours, sauf quelques derniers siècles, zone d’occupation et de culture… arabes (pour les plus sensibles du poil: je schématise). Or, on trouve dans plusieurs langues issues du perse (actuellement Iran/Irak) le phonème (le son) ‘nimr’ ou ‘numayr’, qui évoque un léopard ou un tigre; je sais, c’est pas pareil, mais nos ancêtres -quels qu’ils soient- ont toujours regroupé dans un premier temps tout ce qui est ‘félin’, ou ‘bovin’, ou ‘camélidé’ etc, avant observations et définitions ultérieures…

Souvenez-vous d’un lion, même mythologique, nommé Numa: il se peut que le ‘concept’, qui a circulé largement dans tout le Moyen-Orient puis le Maghreb (dont ‘faisait partie’ l’Espagne d’alors) se soit transmis, au sens figuré bien sûr, pour qualifier un chef de tribu particulièrement ardent au combat ou régnant sur une vaste (donc riche) communauté (6). Ce sera le cas, sous des vocables différents, de beaucoup de rois saoudiens surnommés Al-Numarti (le guépard), tout comme plusieurs…Shahs (d’Iran) ou…Pachas (turcs) dont la personnalité est souvent associée au lion, surnom encore du syrien Al-Assad, le lion (sot?)…Bachar; et même du saoudien Ben Laden (Ussamah, Oussama = le lion, dans le registre du vocabulaire…poétique).

Chacun se fera son idée en fonction de ces différents éléments, selon qu’on regarde loin ou plus près dans le temps. Mais il faut bien reconnaitre que, pour l’instant, le Neymar n’a fait que grogner (les dirigeants catalans) et rugir (de plaisir, les supporters parisiens). On attend donc les premiers coups de patte, y compris étymologiquement!

(1) Si, si, c’est le Qatar qui paye; enfin, qui fait semblant d’avancer l’argent’, histoire de détourner les règlements…

(2) Extrait de sa conférence de presse (s’il vous plait); mais je n’ai pas vu de H majuscule dans les retranscriptions journalistiques…

(3) Quasiment jamais la véritable signification.

(4) Comme ‘près de la mer’ en anglais

(5) Voir sa chronique complète en archive (décembre 2012)

(6) Des lions ‘européens’, il y en a de la place Denfert-Rochereau à Paris aux capots des automobiles Peugeot, en passant par les blasons d’Aquitaine (et d’Angleterre, bien que ce soit -justement- des léopards!) ou les toits des basiliques de Venise, pour ne citer que ceux-là…


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