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Neyret (Michel)

C’est l’histoire d’un ‘grand flic’ lyonnais qui est en train de faire ‘tomber’ un certain nombre de (hauts) fonctionnaires de police, peut-être même au-delà. Il n’est pas question ici de commenter ce que beaucoup appellent déjà une affaire de ‘ripoux’; il vaudrait mieux parler d’une histoire à broyer du noir, car le patronyme un rien curieux de ce curieux personnage a un rapport direct avec la couleur en question. Et, dans la ville de l’ex-maire Michel…Noir, quand c’est noir, c’est noir!

On a l’impression qu’il n’y a décidément pas de hasard en étymologie (ce qui est faux: tout est coïncidence), car Neyret -que les lecteurs patoisants, d’où qu’ils soient, comprendrons bien vite- est une forme sans doute familière et locale de Neyraud. Vous allez me dire, avec çà, on est bien avancés, sauf que, partant du principe (certes basique et pas toujours garanti) de la phonétique la plus simple, neyraud se dit aussi ‘néraud’, lequel est très proche de…noiraud, et le tour est joué. Noiraud en Ile de France ou dans le Centre, c’était le surnom de celui qui avait la peau tannée, ou les cheveux particulièrement noirs, en tous cas quelque chose dans son physique qui le distinguait suffisamment pour en faire un sobriquet (le regard ‘noir’ est aussi plausible!).

Noiraud, une fois le patronyme formé, a pu également s’appliquer cette fois à…des animaux (le chien de la ferme, voire le mouton ou souvent le taurillon); au féminin, aucune équivoque possible, il s’agissait forcément de la vache dont la robe était la plus sombre ou la plus tachetée du troupeau.

Mais assez d’idées noires, et revenons à la grande famille de notre patronyme, qui va regrouper, selon les régions et les variantes, les Neyraud donc, mais aussi les Neyrand, les Neyroud, les Neyron (!), et enfin, spécialement en région Rhône-Alpes, les Neyret; il y a même des lieux-dits qui portent ce nom dans la Loire, en Savoie, Haute-Savoie, et bien sûr dans le Rhône. La coïncidence avec notre ‘jaune’ a donc l’air d’être géographiquement cohérente. C’est sans doute sa connaissance du terrain (ou du Milieu, c’est comme vous voulez) qui l’a conduit à négocier ‘du noir’, ancien nom que l’on donnait au siècle dernier à l’opium, mais il est vrai que Michel penchait plutôt pour la blanche.

Restons dans l’étymologie pour signaler que certains font un lien entre Neyret et Noyer (Noyet), partant du fait que, dans certaines régions, les paysans comprennent ce mot comme ayant un rapport avec les noix, en fait les noyers; ce serait donc le surnom d’un propriétaire ou d’un exploitant des arbres concernés. Le dérivé me semble un peu tendancieux, d’autant que le terme ‘officiel’ le plus logique est le patronyme Nouger (Nouget), tous ces mots venant de la racine latine « nux » (la noix).

Ne nous noyons pas dans l’équivoque, et revenons pour finir sur une anecdote qui concerne un jeu de noirs (et blancs): je veux parler du jeu d’échecs, sur lequel le Michel Noir dont nous parlions au début a écrit autrefois une thèse ayant pour sujet « Le développement des habiletés cognitives de l’enfant par la pratique du jeu d’échecs «  (çà ne s’invente pas). Moralité: plus clair que noir, c’est mat. Y compris étymologiquement!


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