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Pacôme (Maria)

Elle s’appelait…Simone, mais a préféré (à raison) garder son second prénom pour sa carrière de comédienne de théâtre ou d’actrice de cinéma et de télévision. Un peu cataloguée ‘rigolotte’ à cause de (ou grâce à) un ‘abattage’ certain dans ses apparitions, elle tenta néanmoins de dompter sa nature en écrivant ses propres rôles. Et dompter est bien le mot, y compris étymologiquement!

Pacôme est en effet un ex-prénom devenu patronyme (comme les Martin, les Bernard, les François et autres Michel), celui d’un saint du 4ème siècle après JC important pour l’Eglise catholique puisqu’il est considéré comme le fondateur de la vie monastique; porteur d’un mot au son maintenant original pour nos oreilles modernes (1), il s’agit, comme les futurs St-Martin et autre François d’Assise, d’un ex-soldat touché par la grâce divine, et dont la racine vient du verbe latin…’paco’.

Lequel signifie paci-fier, autrement dit, littéralement, faire la paix (2). Chez les Romains, le terme est lourd de sens (et d’efforts) puisqu’il qualifie le moment de tranquillité -disons de sérénité- que l’on obtient après avoir combattu, et éventuellement vaincu d’ailleurs, ce qui est loin d’être une trêve mais une certaine façon d’avoir définitivement la paix!

De ce registre guerrier, le mot va passer dans le vocabulaire figuré pour évoquer une action symbolique (3) ou un combat mené contre…soi-même pour trouver l’apaisement (encore un composé de ‘paix’), d’où le caractère ‘pacifique’ -et parfois pacifiste- d’une personne. Ce qui est peut-être le cas des Paco (comme le couturier Rabanne ou le chanteur Ibanez) qui prétendent être un raccourci de Pacôme, ce qui est joli d’un point de vue graphique mais probablement faux en matière linguistique, et historique….

Car ce prénom d’origine clairement espagnole est en fait (preuves à l’appui) un ‘hypocoristique’, un diminutif dit affectueux mais ici honorifique, en hommage au statut de ‘PAter COmunitatis’ (le Père de la Communauté , sous-entendue monastique, voir plus haut) accordé à…St François d’Assise! D’autres en font carrément une transformation (un peu radicale) du prénom Francisco, lequel mènerait plutôt spontanément à Franco (!) puis Frank si vous préférez Sinatra au Caudillo espagnol par ailleurs prénommé…Francisco (pléonasme, donc).

Rappelons au passage qu’à l’origine, un ‘francisco’ est tout simplement la façon qu’avaient nos ancêtres de qualifier les gens qui venaient de France, autrement dit des François(s) avant l’heure. La preuve: les disciples du ci-dessus St-François sont les franciscains, même s’ils étaient tous italiens. Mais en ce qui concerne les Pacôme, notés parfois hors de nos frontières Pachôme voire Pakhôme, on ne retiendra que l’idée de gens calmes, ou plus précisément calmés et qui savent se maîtriser et tenir les autres. Un peu comme une bonne comédienne dompte tous les soirs son public!

(1) Comme un certain nombre de saints cités dans la ‘Liturgie des Heures’ (Lin, Sixte, Clet…)

(2) En latin, de ‘paco’ on va garder ‘pac-‘ + ‘s’ pour faire ‘pacs>pax’, la paix

(3) Proverbe latin: « La charrue dompte les forêts incultes »


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