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Papillaud (Pierre)

Ah, vous croyiez que seuls les hommes politiques, les milliardaires et autres initiés du délit savaient comment planquer l’argent de certains bénéfices dans des paradis fiscaux? Pas du tout: l’affaire qui remonte à la surface en ce moment concernerait le papy le plus exaspérant de la télévision française, le mal-rasé et coffesque (“ne m’invitez pas chez vous à boire de la m…”) patron des sources ‘Cristaline’ qui exploite plus de vingt jaillissements partout en France (des Ardennes au Vaucluse, en passant par le Finistère), sous différents noms dont la très médiatisée auvergnate Rozana qui tourne plein gaz. Mais il parait qu’il y a aussi de l’eau dedans…

Notre grincheux et peu confraternel papy serait effectivement dans les petits-papiers du Panama, ce qui ne manque pas d’humour quand on voit le côté (involontairement, on espère) pauvre des spots de publicité très années 70 (couleur et forme du col de chemise comprises). Vous vous êtes peut-être attendri sur l’argumentaire très basique de l’octogénaire obsédé par le ‘magnésium’ pour lequel vous avez craqué dans un rayon de supermarché, histoire de faire aumône à sa petite entreprise? Vous avez tort, elle ne connait pas la crise, car ce Paplllaud volète dans le classement des plus grandes fortunes du pays.

Difficile de fixer définitivement la provenance -étymologique- du bonhomme, tant il y a de formes qui jaillissent un peu partout; le plus certain pour le moment est l’indication donnée par le suffixe ‘-aud’, qui localise forcément un ancêtre de souche ouest-atlantique, au plus précis vendéenne ou ‘picto-charentaise’ comme disent nos doctes élus poitevins (picto). Pour le reste, la majorité de vos sites “éthymologiques*” (!) en ligne hésitent entre un Papillaud issu de Papiaud ou Papion, versions contractées de papillon, quand ce n’est pas carrément une histoire de (vrais-faux?) papiers, de Panama ou pas. Sans oublier les…Papon. Juste un mot sur la source de ces différents mots:

De papillon (l’insecte), on tire peu de patronymes, mais ça existe! Le terme aurait servi, depuis une époque médiévale un peu obscure, à qualifier un homme léger et insouciant connu pour…papillonner, c’est à dire aller de-ci de-là sans plan précis, au gré des coups de vents et des senteurs de pollen. Mieux encore: c’est dans le courant du 15ème siècle que l’on fixe des petits papillons brillants dans les cheveux des dames (pas encore sous contrat l’Oréal) pour en faire des…papillotes, décorations scintillantes et sensibles au vent comme les ailes de l’arc-en-ciel volant. Fait bizarre: en grossissant, la papillote va pouvoir servir à emballer toute nourriture à conserver ou à cuire, en laissant au passage le jus de ses composants chimiques lors de la cuisson au four.

Si l’on remonte dans le temps, sachez aussi que le mot ‘papillon’ est en fait une déformation (réelle et sans justification linguistique pour une fois; quand on ne sait pas, on dit que c’est une “formation expressive”): il est en effet issu du latin ‘papilio’ qui désigne un…pavillon, un pan de mur (rigide); puis, par affaiblissement (sous le vent), une plaque de protection, et enfin une toile de tente, dont les flottements font penser aux battements d’aile de la bestiole multicolore (Décathlon versus Picasso). Joli, non? Mais j’ai mieux encore:

Contrairement aux règles des diminutifs (en ‘-on’), un papiilon n’est pas une petite-papille…or, la formation phonétique est bien quasiment la même. Sauf que la petite pustule indispensable à votre langue quand vous recherchez ce goût de banane ou de cerise dans le dernier grand cru du Médoc (quitte à vous coller des aphtes par la suite si vous vous êtes trompé de bouteille), elle vient elle aussi du latin ‘papilia’, qui concerne très précisément la petite tache blanche qui permet au nouveau-né de tester la qualité du lait maternel, le…têton! Ce explique peut-être que certains amateurs de papilles continuent à papillonner à l’âge adulte.

Quant à notre Papion, il se sera laissé brûler les ailes par l’ambition de certains marchands de (sales) papiers, alors que dans beaucoup de régions françaises, le Papon n’est que le simple hypocoristique (le diminutif affectueux) de…papa ou plutôt de papy. D’où les nombreux Papon, Papounet, Paponet, Paponeau (avec un ou deux ‘n’, sans problème) et autres Papinous; vous pouvez même y rajouter tout ce qui concerne les papas donc mais aussi les…papes (le papa de tous les fils -et filles- de Dieu; cela étant, en audience, évitez d’appeler François Papounet, il déteste).

Alors qu’adviendra-t-il de notre Don Quichotte de la…bulle, lui dont “le seul crime consiste à préparer un biberon avec de l’eau du robinet” (citation)! On verra jusqu’à quel degré de transparence tout cela pourra aller, mais il est vrai qu’il n’y a pas loin de calcaire à calvaire; Sauf étymologiquement bien sûr.

(*) Comme précisé en haut de cette page dans l’onglet préalable à toute lecture, la racine “éthy-”, avec un ‘h’, concerne uniquement l’alcool(isme); ce qui tomberait mal quand même. Méfiez vous aussi des sites qui vous proposent des ‘cours de francé’…


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