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Pavlenski (Piotr)

C’est un petit nom pour l‘homme mais un grand bruit pour la politique française; en effet, contrairement à son étymologie latine – que nous allons réserver encore quelques instants – celui qui se présente comme « artiste » (en français: activiste) vient de ‘faire tomber’ l’un des prétendants à la Mairie de Paris. Pour vous qui pratiquez l’analyse des mots, son état-civil total est très transparent mais autant saisir l’occasion pour dire les choses clairement…

D’abord, vous avez forcément lu ou entendu que le monsieur est de nationalité russe, né à Léningrad, (ex)étudiant à l’Académie des Arts de St-Pétersbourg et auteur de nombreuses ‘performances’ symboliques en général mutilantes, dont une couture des lèvres (le silence), un enroulement nu dans du fil barbelé (la répression), un clou planté à la racine du pénis sur une planche (l’immobilisme) et autre découpe de l’oreille droite (Van Gogh, sors de ce corps); bref, un homme aussi allumé qu’un départ de feu sur une agence de la Banque de France (le pouvoir de l’argent).

Piotr Andreïevitch Pavlenski porte toutes les marques de sa russitude, à commencer par la forme slave traditionnelle du prénom Pierre soit Piotr/Pietr (1), vocalisé ailleurs en Piero, Peter, Pedro, Pietro, Pietros, voire les plus énigmatiques Pekka, Peer, Pèr ou Pé selon les pays ou les régions (2).

Parmi les nombreux suffixes pouvant désigner – pour ne pas dire dépister – la provenance géographique ou ethnique d’un citoyen ‘soviétique’, on peut citer le ‘vrai russe’ en -ine comme…Poutine, en -ev comme Kroutchev ou en -iev Zinoviev ou Mendeleiev (3) et par-dessus tout en -ov (Molotov ou Pavlov (4); ou encore l’ukrainien en ‘-enko’ (Tymochenko); le mongol en -itch (Andreïevitch, le fils ou la famille d’André!) et enfin le -ski de source balte (pas que polonaise) comme Pavlovski.

C’est une influence biélorusse (proche de l‘actuelle frontière polonaise, justement) qui explique cette version avec la syllabe ‘-en’ intermédiaire, qui permet donc de situer le foyer initial de Piotr le plus à l’ouest de la Russie (ça peut servir en cas de nécessité). La racine de tous ces noms est donc ‘Pavl’ (ou pawl), qui donnera les premiers Pavel (russe et roumain) ou Pawel (polonais), correspondants limpides de notre Paul francophone. Ou du Paulo italien et…portugais, du Pablo espagnol, du Paul’u turc (!) ou du Paulus néerlandais et parfois allemand.

Et justement, Paulus (écrit PAVLVS, en v.o) est bien le mot latin conservé dans ces deux derniers pays, un mot qui n’est à l’origine qu’un adjectif qui qualifie quelque chose puis quelqu’un de…petit. S’il s’agit de quantité, on dira un peu ou peu (few, en anglais); sinon, ce pas-beaucoup devient petit (small ou short) quand on parle de mesure.

Une mesure qui, comme souvent chez les Latins (et les suivants) pourra également avoir une toute autre…dimension, soit le sens figuré de ‘petit dans sa tête’, c’est-à-dire faible ou influençable, au mieux humble. Comme quoi, le hasard ne fait pas toujours bien les choses. Même étymologiquement!

(1) voir l’article sur le Secrétaire d’Etat Laurent Pietraszewski (décembre 2019)

(2) Allez, au boulot…

(3) Pour ceux qui aiment aller au tableau

(4) Nom d’un chien!


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