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Pisier (Evelyne)

…le nom de la seconde femme d’Olivier Duhamel est fréquemment cité par la fille de celle-ci et auteure du ‘livre de la rentrée’ (civile). Vient s’y ajouter le patronyme -forcément identique- de sa soeur, l’actrice et réalisatrice Marie-France, égérie de la Nouvelle Vague et disparue en 2011. Difficile de chercher le moindre indice linguistique en exploitant la région de naissance  de l’une ou de l’autre puisque cette famille de grands fonctionnaires et donc grand(e)s voyageur(se)s, a longtemps vécu en…Indochine.

Au sujet de l’objet de notre curiosité, il importe donc de bien porter attention au nombre de ’s’ contenus dans le mot pour éviter toute équivoque avec quelques Pissier plus fréquemment (sur)nommés Pissard, variante péjorative du déjà très détesté Pisseur. Car le nom existe bien, pour désigner en général un ancêtre gros buveur et donc, naturellement au sens propre ou figuré, grand… 

L’occasion est trop belle pour ne pas en profiter pour rappeler aux enfants des touristes parisiens qui traversent les Landes en passant par Pissos (arrondissement de Mont-de-Marsan) que la très propre petite ville ne doit rien à des gens qui s’oublieraient dans la rue, ni même au passage d’un petit ‘pissou’ (un ruisseau, en fait un petit jet d’eau en occitan). Il s’agit, pour cette très vénérée étape des Chemins de Compostelle, d’une ancienne cité administrée au temps de l’occupation romaine par un certain Pincius (ou Piccius, d’où la déformation phonétique) ainsi appelé parce que descendant -c’est le cas de la dire- d’une famille installé sur le Pincius, une des collines (mineures) de Rome…

Rien de tel donc avec les Pisier, qui ne semblent pas non plus avoir de lien avec la ville italienne complètement en pente avec une tour droite (quand on est dessus) à l’origine des gens de Pise, soit en français les Pisans ou, en v.o, les Pisani (comme l’homme politique plusieurs fois ministre, Edgard). Ce pisier-là, en tant que nom commun à l’origine, semble venir du verbe d’ancien-français utilisé au Moyen-Age ‘piser’, c’est-à-dire battre de la terre à bâtir, le matériau de base utilisé pendant des siècles pour faire tenir des murs sommaires, parallèlement au torchis, qui…torche (mélange) de l’herbe séchée.

Le sens premier du mot latin qui en est la racine est ‘broyer en pilant’, d’où l’idée de compression de la glaise. Au 16ème siècle, un pisier (parfois noté ‘pisoir’) est alors soit le récipient qui permet de piser, soit, le plus souvent, la fonction de l’homme qui fait l’action et que l’on va alors désigner en lui accolant un suffixe de métier (pise-ier, comme charcutier, papetier, charretier, etc)…Récapitulons: dans l’esprit du mot, le pisé (participe passé) est la matière obtenue, le pisoir est l’outil et le pisier est l’ouvrier.

Plus tard, le terme plus technique de ‘mortier’ viendra peu à peu remplacer le pisier-l’objet et, si le rythme de production n’est pas tout à fait le même, l’idée de mélange ou de concrétion a perduré. Ce qui ne tomberait pas plus mal pour colmater les brèches de cette pitoyable histoire, au moins étymologiquement.


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