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Ruffier (Stéphane)

Vous trouverez son surnom dans tous les journaux (spécialisés): «L’homme qui tombe à pic», allusion aux prouesses télévisées de l’acteur Lee Majors dans les années 80, qui jouait le rôle d’un cascadeur de cinéma arrivant toujours à dénouer les situations les plus inextricables. Le drame du moment concerne la blessure du gardien de but de l’OM Steve Mandanda, désormais forfait pour un petit concours de foot qui aura lieu dans les jours prochains au Brésil. Même si vous n’êtes pas fana de pugilats de tribunes arbitrés par une armée de CRS, il n’empêche que le nom de l’heureux remplaçant élu va vous donner des couleurs, et pour cause.

Notez avant tout l’harmonie du prénom de notre Ruffier qui, bien que né à Bayonne, est gardien de but de l’AS St-Etienne, ville idéale pour s’appeler Stéphane (-ois), tout ça grâce à un mot grec (‘stéphanos’) qui veut dire ‘celui qui porte une couronne’, heureux présage pour devenir un Roi du Monde (du ballon rond)…Comme vous le savez sans doute, cette racine va transiter par le latin puis l’ancien-français, pour arriver enfin (en Auvergne) sous sa forme ‘décomposée’: stéphanos est devenu st-ephanos puis st-etienne, d’où le gentilé (le nom des habitants) de la ville de la Loire . Bon, il faut rajouter que l’Etienne saint en question fut quand même, dit-on, le premier diacre (secrétaire, peut-être chargé de communication) des Apôtres, et mourut martyrisé peu après le Christ. Cà, c’est moins bon pour nos footeux.

Passons donc au patronyme, peu facile à deviner a-priori, et dont on trouve trois analyses différentes, au gré des pages plus ou moins fantasmées sur votre moteur de recherche préféré (celles où on vous écrit ét-h-ymologie…).

La première hypothèse, historiquement plausible, nous renvoie à un ‘nom’ de personne (!) germanique qui est Ruffo (Allô, Marcel?), sorte de surnom lui-même formé de deux termes barbares (hrod, qui va donner Ru- + wulf, contracté en -ffo). Le premier signifie la gloire, le second évoque un loup (wolf, en anglais). Ce Ruffo, futur Ruffier francisé, a-t-il été un glorieux chasseur de loups? Difficile de le dire, une quinzaine de siècles après ses derniers hurlements.

Deuxième possibilité: une variante du latin ‘rufus’ (comme l’excellent et très prolifique acteur et humoriste français, de son vrai nom Jacques Narcy -ouf, on a échappé à Jean-Claude), adjectif signifiant rouge, puis rougeâtre, rougeaud, bref en un mot (et quatre lettres) roux. Notez au passage que, parmi plusieurs dérivés de la même famille, les Romains désignaient par ‘rufius’ un…loup-cervier, à cause de la couleur de son col de fourrure. Coïncidence? Cette fois, il y a davantage de probabilités pour que ce Ruffier, tout comme les Ruffin, ait eu des ancêtres aux poils de carotte, mais le français utilisera plutôt Leroux, Larousse, ou Rousseau pour qualifier les ‘ni blonds-ni bruns’…

Dernière chance (si l’on peut dire), pour les Ruffier, Ruffié et autres Rouffier (plus méridionaux): ce sont des variantes formées sur une autre racine germanique qui est ‘hrof’, largement répandue au Moyen-Age dans toute la zone occitane (du Puy-de-Dôme au Golfe du Lion) sous la forme ‘rofe’ ou ‘rouffe’. Il s’agit quasiment d’une onomatopée exprimant un bruit sec, non pas court mais sur une surface sèche, râpeuse. Pendant plusieurs siècles, le terme a qualifié des gens…à la peau rugueuse, donc épaisse ou mal rasée (pas très original, à l’époque). Voilà qui aidera sans doute Stéphane à se durcir le cuir en cas de défaite de l’Equipe de France!


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