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Sartre (Jean-Paul)

40 ans sans lui (ni les Autres puisque c’est l’enfer)…L’actualité de ce premier semestre 2020 laisse peu de place à d’autres sujets que le confinement, qui eussent fait, normalement, l’objet d’une commémoration ou au moins d’une mention dans les médias. Le 15 avril 1980 disparaissait en effet le ‘philosophe de l’existentialisme’, le Jean-Paul-Charles-Aymard de Simone-Lucie-Ernestine-Marie-Bertrand de Beauvoir (si, si!), un Sartre qui aurait pu prendre le risque de se faire tailler un costume, au moins étymologiquement…

On peut donc être d’une grande famille et militer pour des mouvements gauchistes (pardon: de gauche, mais plus si communauté de pensée), un engagement dont avait déjà fait preuve dans un autre domaine le cousin de maman, née Schweitzer comme Albert évidemment. Mais, géographiquement, le foyer linguistique des Sartre n’a rien à voir avec l’Alsace puisqu’il se trouve plutôt vers le Sud-Ouest, Tarn, Tarn-et-Garonne ou Dordogne, la branche paternelle venant justement de Thiviers (Dordogne).

Et là comme ailleurs, le sartre, sastre, sarte, ou mieux encore sartor est un nom de métier, directement issu du latin…’sartor’, forme du participe passé d’un verbe qui signifie raccommoder. D’où de nombreuses citations de dictionnaires qui traduisent directement mais un peu abusivement par ‘tailleur’. Le patronyme exact de la fonction en français est davantage Sueur ou Lesueur, issus du verbe…suturer (et non pas suer) c’est-à-dire coudre. Ou encore Schneider (comme Romy) en germain.

Or, même sans être un(e) champion(ne) de l’aiguille, tout le monde sait bien qu’un tailleur ça taille (ça coupe au ciseau) alors qu’un couturier ça coud, ça assemble des pièces. Les Sartre sont donc plutôt des raccommodeurs, y compris déjà chez les Romains qui se servaient du mot pour qualifier toute action de réparation (autre que mécanique) ou de nettoyage, littéralement de mise au propre.

Exemple: tout comme la version Sartor, qui a gardé un suffixe de métier en ‘-or’ très latin, le ‘sartorius’ originel désignait très précisément un ouvrier chargé d’effacer les traces dans le sol des…arènes après les combats et donc de lisser l’épaisseur du sable en ‘raccommodant’ la piste (quels poètes, ces brutes!). Même raisonnement pour l’employé chargé de veiller à la propreté et à l’entretien des temples sacrés, en ‘recollant’ cette fois les morceaux de pierre qui pouvaient s’effriter des colonnades…

Même image également mais quelques siècles plus tard, quand un certain Fernand Sastre (même racine, avec une alternance entre ’s’ et ‘r’) s’acharnera , lui, à rabibocher les joueurs et à maintenir les liens entre les clubs en tant que Président de la Fédération Française de Football.

Mais il y a une autre source phonétique possible à ce nom, aussi bien en latin qu’en français d’ailleurs, c’est un homonyme (d’où l’équivoque), un autre ‘sartor’ qui désigne cette fois un travailleur du…sarcloir. Sur les mêmes zones géographiques, d’autres Sartre, le plus souvent avec un ’s’ final, ont pour ancêtre un homme chargé de défricher un terrain (à la sarclette, je vous concède que ça prend du temps!), ce qui donnera son sens au verbe ‘essarter’ justement (es-sartr-er, c’est vraiment pas possible).

Revenons pour terminer à nos Romains qui voyaient grand sur cet autre mot, car un sartorius représentait aussi pour eux un ’défricheur professionnel’, autrement dit, toujours obsédés par les jeux du cirque sans doute, une sorte de dézingueur de gladiateurs, pour ne pas dire le Terminator des arènes. De là à considérer Jean-Paul comme celui qui a taillé en pièces une certaine conception de la philosophie au XXème siècle…


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