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Le Scouarnec (Joël)

Après avoir végété quelques semaines dans la rubrique ‘faits-divers’ des médias, la polémique au sujet des agissements révélés sur le chirurgien de Jonzac (Charente-Maritime) se fait petit à petit une place entre la grève (des trains) et les grèves (des plages), les unes et les autres sous des tempêtes différentes. En attendant le déferlement éditorial du mois de mars prochain pendant lequel doit se dérouler son procès, vous aurez déjà une petite idée sur l’étymologie du nom.

Aucun doute, même si le monsieur est de naissance parisienne, le mot est de souche bretonne, disons celte et même celtique pour être vraiment linguistique; le-dit dialecte celtique a lui-même débarqué sur les côtes ‘brittones’ (à l’époque) aux 4ème ou 5ème siècle pour donner quelque temps plus tard cette langue armorique si étrange pour des oreilles -entre autres- franciliennes.

Et ce n’est pas la présence, devenue habituelle, de l’article devant le nom commun ou l’adjectif à la suite qui ‘arrange’ les choses puisqu’à l’origine il était noté en breton, sous la forme ‘an’ ou ‘a-‘, rapidement tombés au profit de ‘l’outil de détermination’ comme disent les bons dictionnaires. Si les formes (An)agard ou (An)aour par exemple sont plus rares, on trouve parfois simplement des Rouzic, des Guen ou des Bihan, sans forcément ‘Le’ devant.

Mais la nécessité de qualifier précisément une personne va imposer l’article, surtout quand la racine a une fonction d’adjectif; le bihan est donc un petit, le rouzic un roux et le guen (gwen) un blanc, en général de cheveux…Mais, comme dans toutes les langues, il y a d’autres façons de qualifier son voisin, même au sein de détails physiques.

C’est le cas de notre ‘scouarnec’, dont les ‘skouarn’ (les oreilles) attiraient l’attention de ses contemporains. Pas facile de savoir si elles étaient grandes, petites, pointues, en forme d’huître ou ensablées, mais toujours est-il que le surnom fait partie de quelques sobriquets concernant des particularités corporelles pour ne pas dire des anomalies ou des infirmités.

Parmi lesquelles (Le) Tallec, l’homme au grand front (pas toute la taille, ça c’est Le Meur); (Le) Garrec, celui qui a de grandes jambes; mais aussi (le) Cam (*), l’équivalent du latin ‘claude’ soit le boiteux; (le) Troadec, celui qui a de grand pieds ou encore (le) Pennec, celui qui a une grosse tête (*). Quant au prévenu de pédophilie, la justice prêtera sans aucun doute une oreille attentive à ses déclarations, y compris donc étymologiquement.

(*) Voir l’article consacré aux marins ‘Le Cam & Riou’. Idem évidemment pour la version courte en tapant ‘les Le Pen’


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