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Sébastien (Patrick)

« Vacances, j’oublie tout », y compris parfois de fermer la porte à clé. Et même si tout est verrouillé, cela n’empêche pas les cambrioleurs d’entrer et les cambriolages de faire l’actualité des faits-divers. Cette année, c’est malheureusement le tour (entre autres, sans doute) de l’animateur-chanteur-producteur-acteur-auteur-imitateur-réalisateur-(ex)joueur de rugby, qui a longtemps garanti des records d’audience à la télévision de service public. Bref, l’homme en connait un bout, y compris d’ailleurs étymologiquement!

Car Sébastien n’est pas son nom mais le prénom de (feu) son fils aîné, qu’il porte en tant que pseudo dès les débuts de sa carrière dans les années 1970 (et non après sa disparition accidentelle beaucoup plus tardive). L’accord des deux prénoms ‘sonne’ effectivement mieux pour le show-business que son patronyme d’état-civil: Boutot. A vrai dire, c’est même son matronyme (le nom de sa mère), un mot assez caractéristique de sa région d’origine, utilisé en Périgord, Auvergne et Bas-Limousin autrement dit la Corrèze.

Il y a plusieurs théories sur le ‘boutot’; la plus académique -disons…parisienne- n’a rien à voir avec une déformation de bouton ou avec une conjugaison de l’ancien verbe bouter (*); l’hypothèse renvoie au phénomène historique que vous connaissez bien maintenant, la ‘traversée’ en diagonale du territoire des Francs par des tribus germaniques qui ont laissé quelques traces graves, y compris linguistiques, dans les intonations locales (c’est un résumé).

La principale influence de cette période se retrouve largement dans les patronymes vendéens, poitevins et parfois limousins, dont les terminaisons en ‘-aud’ témoignent le plus souvent d’un ajout guttural au passage des occupants venus du Nord. Ici, c’est la racine ‘bod-‘ (devenue bot- puis bout-) qui serait concernée, celle qui définit un messager dans les dialectes germaniques. Le ‘bout-ot’, affublé d’un suffixe diminutif peut-être dépréciatif, désignerait alors non pas forcément un ‘petit-messager’ mais un homme engagé par les troupes ennemies pour transmettre des informations ou ouvrir une voie (de négociation?) avec les populations autochtones.

A côté de cette explication sérieuse, documentée, plausible mais un brin intello, il y a tout simplement la consonance un peu patoisante du mot qui pourrait renvoyer à un…bout (voire vraiment à un petit bout, cette fois), particulièrement à un bout de bois; le boutot est peut-être même une déformation directe de ‘bois’, d’où un rapport avec un ramasseur de bois plus fréquemment considéré comme un charbonnier (qui brûlait du bois), activité qu’on imagine difficilement aujourd’hui.

On ne peut pas exclure non plus un sobriquet (presque) évident, le surnom d’un petit bonhomme; de nos jours, on parlerait plutôt spontanément de ‘bout-chou’ pour qualifier des enfants, mais le boutot peut très bien s’imaginer également, au Moyen-Age, pour décrire un homme court sur pattes et particulièrement rondouillard. Car on trouve, dans le répertoire de l’ancien-français (époque Rabelais) des ‘boutout’ qui ont à voir avec un… tonneau, silhouette idéale pour la caricature mais également pour nommer celui qui le fabrique, le tonnelier.

Il parait que les troisièmes mi-temps de rugby aident à ‘garder la tête près du tonneau’, mais on ne peut pas dire pour autant que Patrick, vu son gabarit, soit resté un boutot sur le terrain; d’autant que, sur le petit (et quelquefois le grand) écran, il aura fait, cette fois, un sacré bout…de chemin.

(*) voir les articles sur Pierre Botton et/ou Christine Boutin


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