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Seznec (Guillaume)

Actualité pauvre (et inversement peut-être) en cette semaine hivernale, où le journalisme d’investigation consiste à mesurer l’épaisseur de neige qui tombe en février (rires des Canadiens), le temps que tiendront les hommes politiques dans les allées du Salon de l’Agriculture avant d’essuyer les premiers sifflets, ou combien un footballeur qui s’est tordu la cheville va faire perdre de millions s’il ne joue pas dans la semaine. Heureusement, il y a le passé pour faire (re?)vivre le présent…

Car l’événement le plus ‘chaud’ du moment a presque un siècle, un ‘Cold Case’ (affaire non-élucidée) comme disent les séries policières américaines. Sauf que cette fois, nous sommes en 1924, lorsqu’un vendeur de vélos breton est accusé (et surtout condamné) pour le meurtre d’un conseiller général de ses relations. Guillaume Seznec n’aura plus que le choix de la déportation au bagne, entachant ainsi pour longtemps un patronyme évidemment typiquement breton.

Le mot originel fait partie de la (grande) famille des ‘noms de baptême’, ici breton mais cela existe dans tous les registres et tous les pays, selon un procédé qui crée une souche familiale en prenant souvent appui sur le (pré)nom d’un personnage célèbre dans l’Histoire. En l’occurrence, la grande tendance linguistique des 5ème-10ème siècles, période d’évangélisation intensive des dernières zones polythéistes (et parfois animistes), ce qui, pour l’Europe de l’époque, vise directement les peuplades germaniques et/ou celtes encore ignorantes des bienfaits de la chrétienté (*).

Parmi les nombreux envoyés spéciaux en territoire anglo-saxon par exemple, se trouve un certain Sezni, moine irlandais de son état, qui fera le trajet inverse de la plupart de ses coreligionnaires (continent > îles) pour venir prêcher en Armorique (la Bretagne pas Grande, celle de notre Morbihan); il y laissera un véritable culte à sa vie et son oeuvre, déclenchant ainsi une dévotion de la part des ‘enfants de Sezni’, les Sezni-ec (avec un suffixe dit de filiation, ici plus spirituelle que génétique sans doute), puis Seznec.

Un certain nombre d’écrits précisent même que le propre nom du futur saint de la chapelle de Plogonnec, à mi-chemin entre Quimper et Douarnenez, s’appuierait sur la racine celte ‘saezeun’ qui évoque un rayon de soleil (tout ce qu’il y a de pratique pour glisser jusqu’au symbole d’une illumination divine).

Paradoxalement, si les ossements récemment trouvés dans la terre du hangar près de la maison familiale des Seznec sont bien ceux de Pierre Quémeneur (la victime), ils n’auront pas vu le jour pendant des décennies, ce qui ne veut pas dire qu’on pourra pour autant faire toute la…lumière sur cette histoire, quand certains spécialistes (?) affirment aussitôt qu’il ne s’agit que de vertèbres d’un bovin probablement amateur de de tabac, vu la pipe jointe aux ossements…

Et si on arrive à confirmer un jour une éventuelle erreur de justice, il faudra se résoudre à tailler dans les minutes du jugement, d’autant plus logiquement que le nom (lui aussi très breton) de la victime en question signifie…le tailleur. Comme quoi, là encore, la ‘vérité est ailleurs’.

(*) voir également la chronique sur St Patrick, tout à fait significative des mouvements de l’époque.


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