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Sousa (Paulo)

Il a perdu sinon sa particule du moins sa préposition de provenance (ou de filiation) pendant son transfert aux Girondins de Bordeaux; celui dont la presse salue l’arrivée comme entraineur s’appelle en effet à l’origine Paulo Manuel Carvalho de Sousa (les portugais ont toujours aimé les cartes de visite XXL), mais on aurait tout aussi bien pu l’écrire Suza (comme sa compatriote la chanteuse Linda) ou Soussa, comme c’est peut-être son étymologie réelle…

On s’intéresse donc au ‘petit-nom’ de ce chêne du football (en v.o: carvalho, le chêne, et c’est en fait le nom propre ‘principal’) dont la provenance linguistique est parfois contestée -voire rejetée- par ses porteurs. Car la majorité des chercheurs s’accordent à reconnaitre une histoire et même une géographie particulières dans les voyages de cette racine.

Si l’on remonte ‘un peu’ dans le temps, on ne peut ignorer une diaspora très large des Sousa ou Souza quasiment dans le monde entier à l’époque des grands voyages des navigateurs: de l’Amérique du Sud (essentiellement par la porte d’entrée du Brésil) aux côtes de l’Afrique (les Iles du Cap Vert puis le Sénégal, le Bénin et le Cameroun (1) jusqu’en Asie (l’Inde, puis Macao), la souche a essaimé à la faveur des découvertes et/ou des colonisations.

Mais il faut aller plus loin encore dans l’Histoire pour constater que leurs ancêtres viennent…‘de’ Sousa justement, ou plutôt du ‘souss’, terme berbère du Maghreb (aujourd’hui tunisien) qui qualifiait une zone de campagne territoire de nomades. La trace la plus spectaculaire en est la ville actuelle de Sousse, la « perle du Sahel » d’où seraient partis (poussés?) des populations juives à l’origine des lignées dites judéo-ibériques installées en Espagne et au Portugal.

Dans la même valise étymologique se trouve donc l’interprète (quasi) immortelle de « Tirouli-tiroula » (1980), une voyageuse émigrée du nom de…Téolinda-Joaquina-de-Sousa-Lança, pas facile à caser sur la surface d’un pochette de disque (à l’époque).Tant qu’il est question de musique, profitons-en également pour citer l’inventeur américain d’origine française John Philip Sousa (2), chef d’orchestre et compositeur de nombreuses marches militaires dans les années 1900, jouées au…sousaphone (ou soubassophone), sorte de méga-pavillon facilement remarquable et relégué -forcément- en fin de défilé; un air du Portugal qui vient quand même de loin.

Au cas où certains se poseraient la question, aucun lien pourtant (ou non plus?) avec la liqueur française Suze, marque d’origine suisse mais propriété du groupe Pernod-Ricard. Cette liqueur de gentiane qui, contrairement à l’un de ses slogans «La liqueur qui ne s’use pas» (sic), était plutôt en vogue au début du 20ème siècle et doit son nom semble-t-il à une belle-soeur de l’inventeur, une tenniswoman prénommée Suz…anne, qui s’en servait de rafraichissement entre deux sets (3).

Mais je voudrais terminer sur l’hypothèse la plus savante (et peut-être la bonne à retenir) qui fait de Sousa/Souza une variante du latin ‘salsa’, sous-entendu ‘aqua’, autrement dit l’eau-salée, ou ‘les eaux-salées’, indication d’une terre de marais-salants évidemment. L’adjectif originel ‘salsus’ (au masculin) a subi au fil du temps une vocalisation qui a incité à noter le L en U, mais on disait encore la ‘salse’ au 11ème siècle au sujet de l’eau de mer, puis la ‘sausse’ (et donc peut-être sousse, souze, suza, etc…), qui donnera plus tard la sauce bien sûr, c’est-à-dire le mélange salé.

Il n’empêche, si vous avez bien suivi, on se retrouve avec le mot (entre autres) espagnol de ‘salsa’, une sauce dans laquelle se trouve aussi forcément la danse piquante dont les mouvements ne manquent pas de sel (c’est l’origine!). Y compris donc étymologiquement.

(1) Voir l’article sur ce pays en tapant…Noah (Yannick) dans le champ de recherche.

(2) Il s’appelait en réalité Lescout, d’après un ancêtre originaire du Tarn en poste de surveillance (l’escoute!) militaire.

(3) Si c’est vrai, ça valait la peine de s’en souvenir: titrage d’alcool à l’époque, 35%!


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