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Trompille (Stéphane)

« Tu bosses ou tu te touches, là? » aurait dit le (jeune) député de l’Aisne à son (ex)chargée de communication…Dans les années 1970, on aurait dit « Tu veux ou tu veux pas » (Marcel Zanini) ou « Un député, ça trompe énormément », pour reprendre titre du célèbre film d’Yves Robert…Fuyons pour une fois l’unique sujet d’information du moment pour un petit clin d’oeil sur un fait-divers qui, en d’autres temps médiatiques, eût mis en lumière ce patronyme très sensible dans un contexte de harcèlement.

Le nom est à la fois relativement rare, raisonnablement risible, et objectivement facile à comprendre: ‘trompille’ est une forme diminutive de ‘trompe’, juste après trompette’ qui désignait déjà une petite trompe, c’est-à-dire un instrument sonore; en effet, à l’origine, on ne pouvait pas forcément parler de musique, la trompette n’ayant encore rien à voir avec le cornet cuivré de l’orchestre mais plutôt avec une version portable des ‘djembés’ égyptiens, perses ou romains…

Ce qui donne ici une…dimension inattendue à la trompette (ou à la trompe) du monsieur, c’est l’évolution du mot, exemple typique non seulement de diminutif mais aussi de ‘métonymie’, cette figure de linguistique qui permet de désigner -entre autres- la partie pour le tout, un détail pour son ensemble ou encore, comme ici, un instrument pour son joueur…

Les Trompette sont donc les descendants non pas de confrères de Louis Armstrong mais de sonneurs de trompe, le plus souvent dans un contexte de chasses à courre mais aussi dans le domaine militaire, les premiers ‘trompistes’, voire trompiers (*), étant chargés de sonner l’alarme, la victoire ou la retraite (cocher la mention utile).

La trompille -il n’existe pas de trompillette- est donc une (toute?) petite trompe, malheureusement ‘tombée’ dans le vocabulaire commun puis vulgaire pour désigner, en général par dérision, soit le nez (comme chez les éléphants) soit le sexe masculin (mais pas comme chez les éléphants).

Or, en l’occurrence, le terme exact – attesté depuis le…12ème siècle- désigne un modèle très précis de petite trompe, à savoir les ‘tuyaux’ d’une cornemuse appelée…turlutte. A l’époque, le mot est censé représenter le chant des oiseaux (le serin ou le rossignol, en premier lieu), mais prendra évidemment un tout autre sens dans l’argot.

Vous apprécierez comme il vous plait le sens de la mélodie qu’avaient nos ancêtres, mais il n’empêche qu’au milieu du 17ème siècle arrive un ‘turlututu’ qui fixe définitivement l’usage vulgaire dans une expression (pour ne pas dire une incantation) du 19ème siècle que l’on fera apprendre à tous les enfants des écoles, un « turlututu, chapeau pointu » dont vous pouvez maintenant imaginer les détails très précis et qui ne serait jamais sorti des lèvres d’une dame bien élevée.

Si jamais l’avenir de la trompille avait été le même, sans doute la face (si j’ose dire) du mot en eût été changée. Peut-être même étymologiquement…

NB: Par curiosité, n’hésitez pas à aller voir l’article sur Trump; vous ne serez pas trompé!

(*) Le patronyme existe en région lyonnaise, comme Trompas ou Trompeau


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