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Varda (Agnès)

Beaucoup de documentaires, une douzaine de longs-métrages et un peu plus de courts, la réalisatrice née en Belgique aura marqué la culture française, de l’avis unanime des nombreux admirateurs de dernière minute qui n’ont probablement pas vu trois de ses oeuvres (il est vrai souvent exigeantes en attention); côté patronyme, on est un peu dans le même contexte: le nom est connu mais son origine est plus secrète, tout comme le prénom d’ailleurs…

Car Agnès s’appelle en fait…Arlette, pour une raison très simple (et qui ne s’invente pas), c’est qu’elle aurait été conçue à Arles (Bouches-du-Rhône) d’où l’adoption de ce faux-diminutif dont l’origine n’a aucun rapport avec le clin d’oeil puisqu’il vient d’une racine normande héritée du dialecte norrois (scandinave) apporté par les Vikings. Le sens des deux éléments qui composent le mot concerne l’armée (‘haer’, résumé dans le son ‘Ar-‘) et une idée de parenté (-‘leif’, pour générer ‘-lette’).

La signification finale de ce prénom, jusqu’ici uniquement célèbre grâce une femme politique (Laguillier) ou une journaliste (Chabot), pourrait donc évoquer un ‘fils de l’armée’ (de naissance ou en formation, voire par succession), peut-être même le/la parent(e) d’un homme mort à la guerre. En tous cas, ses parents ont manifestement bien fait de ne pas aller visiter St-Rémy-lès-Chevreuse (Yvelines). Les parents justement, parlons-en…

Si maman est française, c’est papa qui va nous compliquer la tâche pour remonter la piste de ce Varda énigmatique et relativement rare en France. Contrairement à quelques déductions hâtives qui voudraient ‘forcer’ rapidement l’étymologie du mot en le reliant à un ‘vardah’…hébreu qui veut dire rose, d’où plusieurs dérives qui en font un symbole uniquement féminin (ben voyons, et pourquoi ‘juif’ comme en déduisent certains, et qu’est-ce qui est rose?), il y a plus logique, et même géographique.

Le foisonnement des langues d’Europe (occidentale, centrale, orientale) est issu, il y a des milliers d’années, d’une sorte de tronc-commun linguistique dit ‘indo-européen’, ce qui nous met dans la même famille le pêcheur islandais et le paysan bengali, en passant par tout ce qui est entre les deux, du catalan au tchèque…Or, dans l’un des huit ou neuf sous-groupes qui vont évoluer séparément (*), le phonème (le son) ‘wordo’ va s’implanter dans les dialectes slaves.

Dans la matrice indo-européenne, il qualifie quelque chose (ou plus tard, quelqu’un) de clair ou de blanc, puisque les premiers écrits le relient à des phénomènes naturels (ciel, lumière, reflets). Et on trouve les traces d’un peuple d’origine iranienne qui serait venu s’établir jusque sur les côtes albanaises au début du 9ème siècle, les Bardars ou Vardars, l’alternance phonétique traditionnelle entre b et v entrant en jeu.

C’est à ce passage ethnique que serait dû le nom du fleuve qui traverse la Macédoine (future ex-région de la Grèce!), les migrants ayant trouvé avec la couleur du mot une façon de qualifier les eaux (des reflets justement, ou un fond sablonneux?). Bref, aussi bien dans le répertoire serbe que bulgare (‘proche’), vardar va s’exporter dans toute la zone sous la forme plus facile de ‘varda’…

Pour l’anecdote, aucun rapprochement à faire avec la marque des piles Varta (même quand vous êtes enrhumé) sur laquelle là encore circulent quelques fantasmes de ‘famille industrielle italienne’ alors que le sigle est strictement…germanique (c’est l’acronyme de Vertrieb Aufladung Reparatur Transportabler Accumulator, soit vente, recharge et réparation d’accumulateurs portables, créé en 1905!).

Pour les derniers mauvais-esprits français, on est également très loin de Valda (même si, techniquement, une variante sur un terme hispanique par exemple aurait pu donner le même résultat) puisque la petite gomme verte au menthol qui apaise les irritations de la gorge vient cette fois du latin ‘valetudo’ (en contracté, Valdo puis Valda), c’est-à-dire la santé, là encore une idée qui date de 1904.

Pas très ‘évidentes’, les origines des Varda; l’une marche et l’autre pas…

(*) Balte, germanique, roman, celtique, slave, albanais, grec, arménien et indo-iranien


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