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Villas-Boas (André)

Si je vous dis qu’il s’appelle (aussi) Luis Pina Cabral, cela ne signifie pas qu’il utilise un pseudo pour passer inaperçu sur la feuille de match de l’OM (dont il est entraineur); le coach portugais de l’équipe blanc-bleu est en fait le fils de…Luis Filipe Manuel Henrique do Vale Peixoto de Sousa et de (attendez, ce n’est pas fini) Teresa Maria de Pina Cabral e Silva. En voilà un qui a bien fait de ne pas s’embourber avec le patronyme de ses deux parents sur sa carte de visite. Sauf étymologiquement!

Car notre maitre des vestiaires marseillais s’appelle ‘seulement’ Luis-André-de-Pina-Cabral-e-Villas-Boas. La tradition lusophone autorisant, encore plus largement que les pratiques aristocratiques françaises passées, l’accumulation de qualificatifs en général toponymiques, on va donc juste se concentrer sur ce nom d’usage, l’homme des ‘villas-boas’.

Rien à voir avec des chalets en bord de mer dans lesquels on aurait trouvé des serpents constrictors, il faut revenir au sens originel -plusieurs fois évoqué dans ces articles- du latin ‘villa’, qui désigne d’abord un domaine, et de préférence un domaine agricole, puis les bâtiments de résidence qui y sont implantés (une ferme, quoi) qui donneront, en se multipliant, le terme de villa-ge, l’endroit où poussent des maisons autrefois exclusivement agricoles (la preuve, c’est qu’on les distinguera des vill-e-s…urbaines)..

Pour rester dans le registre des noms hispaniques, un autre composé comme par exemple Villa-Lobos ne peut logiquement pas être la ‘ville des loups’ mais le domaine des loups, l’endroit où il y en avait. Quant à Villalonga, rien à voir avec une hypothétique ville-longue mais avec une propriété ou un terrain ‘tout(e) en longueur’, là encore davantage probable.

L’ancêtre de notre André qui compte entre autres un arrière-grand-oncle fait vicomte par le roi du Portugal à la fin du 19ème siècle a donc une provenance villageoise, de réputation probablement un peu spéciale (pas l’aïeul, le village) puisque situés dans des ‘boas’. Et ‘boas’ est une variante de ‘bouas’, dont l’équivalent français colle aux mêmes bottes puisqu’il s’agit de la boue(s).

Un ‘villa-boa’ était donc une personne qui habitait dans un lieu boueux, et peut-être même pas le lieu lui-même (nos anciens n’étaient pas aussi bêtes que nous pour construire en zone inondable) mais plutôt le ou les chemins qui y conduisaient.

Si vraiment on veut aller jusqu’en bout de ligne de sa carte d’identité, signalons que ‘pina’ est, le plus souvent dans les langues romanes, le mot qui désigne une pomme de pin (parfois le pin lui-même), ce qui pourrait compléter la description de l’environnement de l’ancêtre; et aussi sans doute son activité (ou son métier), celui qui a un rapport avec les ‘cabras’, les chèvres, ‘cabral’ (comme ‘cabrera’ en Espagne) étant plus probablement le lieu où broutaient les animaux (*).

Comme quoi, il ne faut pas tout cumuler ni mélanger les différents termes du patronyme d’André, puisqu’ils viennent de lignées et d’ascendants différents. Mais le résultat est assez riche pour que chacun y choisisse le chemin le plus efficace et finalement le moins glissant pour emmener les joueurs dans le haut des tableaux de championnat.

(*) L’idée de la pigne de pin étant un peu inattendue ici, quelques linguistes font remarquer que le nom de sa mère est noté Pina Cabral e Silva (la forêt), les deux premiers mots, juxtaposés directement, pouvant alors faire de ‘pina’ une allusion au sexe (du bouc?!), tout comme l’image souvent utilisée en français avec des termes en rapport avec des armes ‘pointues’ (poignard, dague, braquemart, etc). Ciel! Les chèvres ne feraient donc pas que brouter dans la forêt?


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