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Peuple (appel au)

…parfois même sans trop lui demander son avis: il suffit pour cela de se revendiquer comme « soutenu(e) par le peuple », même si ce n’est qu’une fraction d’un pourcentage d’une partie des inscrits sur les listes électorales qui ont bien voulu s’exprimer, bref ça ne fait pas beaucoup et sûrement pas ‘tout’ un peuple…

Il n’empêche, le peuple a bon dos mais pas toujours bonne presse, y compris étymologiquement; la preuve, c’est que dans la famille (en tous cas française), il y a d’abord et logiquement la ‘population’ c’est-à-dire, comme l’entendaient les Romains, « l’ensemble des habitants d’un lieu »; puis ce qui est ‘populaire’, soit, le plus souvent, ce qui plait au peuple (selon que ça s’applique à une banque, à un Front social ou à une émission de variétés à la télévision, les commentaires seront différents); on trouve également le ‘populisme’, notion pas très appréciée des intellectuels qui voudront éviter ce piège dans lequel tombe la…’populace’ (dérivé affublé d’un suffixe quasiment dégueulasse), la masse de ceux qui se pressent dans les endroits ‘populeux’ (gavés de monde) le samedi après-midi.

Il n’y a guère que le monde artistique qui respecte ses spectateurs (et néanmoins clients) en transformant le mot (« y’a du peuple dans la salle, ce soir ») en…public, forme un peu plus complexe mais dérivée de la même racine latine que les autres soit ‘populus’ (1). Avec ce même respect (ou hypocrisie?), l’Etat romain fera du public son partenaire institutionnel pour gouverner avec le Sénat (2) et même un système politique en créant ‘la chose publique’ soit en latin « res publica » devenue la ‘république’ française. 

Mais revenons à nos moutons (si j’ose dire), toujours pas sortis de quelques idées préconçues sur l‘intelligence des foules; pendant longtemps, il y avait d’ailleurs dans l’échelle sociale pire que le peuple, déjà en bas de l’échelle, c’est le ‘bas-peuple’ (sous le premier barreau), celui pour lequel on construira au début du 20ème siècle des ‘Maisons’ qui, à défaut d’être closes, seront souvent fermées aux non-militants du Parti. Au mieux, avec un brin de condescendance à condition qu’il soit gentil, on l’appellera ‘le petit-peuple’ et ça ira comme ça. On n’aura qu’à lui donner quelques religions pour l’occuper, que certains n’hésiteront pas à qualifier « d’opium du peuple » (Karl Marx).

Or, plus d’un siècle auparavant, la presse écrite avait déjà fait sa révolution en publiant « L’Ami du Peuple » (rédacteur en chef, le fan de baignoire Jean-Paul Marat). Par ailleurs, le dernier qui a voulu faire du sentiment avec les gens en se proclamant « le Petit Père des peuples » ne les a pas vraiment pris dans ses bras puisqu’il se nommait Joseph (Djougatchvili) Staline…Sans parler du ‘peuple maudit’ (le plus souvent les Juifs en exode) ou du ‘peuple élu’ (les mêmes!).

La racine latine aura en tous cas eu beaucoup de succès à travers l’Europe puisqu’à la suite immédiate du ‘populus’ latin, on trouve le très attendu ‘popolo’ italien; puis le ‘pueblo’ espagnol un peu plus sonore, le ‘popor’ roumain, et même le ‘people’ anglais avec lequel rivalisera le ‘peuple’ germain sous la forme ‘Volk’ en allemand (et néerlandais, et suédois) concédé aux Saxons d’Angleterre dans un ‘folk’ avec un ‘f’ un peu plus sec.

Finalement, le seul peuple qui a (vraiment) de la branche est un homonyme du précédent, mais que les Latins prononçaient avec un accent tonique plus long, du style ‘pôôpulus’, ce qui a donné ‘pouple’ temporairement en vieux-français, puis ‘peupl…ier’, soit le nom d’un arbre forcément très populaire, sauf étymologiquement!

(1) populus > pobulus > poublus > public

(2) « Senatus populusque romanus » (regardez dans ‘Astérix’)


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