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Planche des Belles Filles

C’est certainement la commune qui y aura gagné le plus en notoriété avec le passage du Tour de France (franchement, vous saviez que ça existait, vous? Sauf si vous habitez les Vosges, évidemment). Plus original que Vesoul, Dôle ou Périgueux, plus poétique que Liège ou Montgeron, et surtout plus énigmatique que toutes les autres étapes (à part les Rousses, peut-être), la station d’arrivée de ce jour de juillet 2017 laisse libre court à l’imagination et à la légende; l’une et l’autre bien malvenues sans doute, surtout étymologiquement.

Vous avez peut-être entendu, çà ou là sur quelque media, cette histoire de mercenaires suédois en cantonnement à Plancher-les-Mines (commune proche) pendant la Guerre de Trente Ans (1635). Les ardeurs desdits cruels (forcément) guerriers étrangers auraient poussé les belles (forcément) filles de la cité à sauter dans le vide (et dans un étang voisin), préférant se noyer plutôt que d’accomplir leurs sévices militaires…

Petit (et même gros) problème: s’il est bien entendu que le site géographique de la Planche des Belles Filles n’a rien d’une planche (plate) et pouvait donc représenter une hauteur de plongeoir, pas moyen de se retrouver dans le lac depuis le sommet de cette Planche; seule donc tombe à l’eau l’explication de ce mythe populaire (comme souvent quand il s’agit de belles ou nobles personnes). Et, pour…couronner le tour, si la Planche n’en est pas une, les Filles n’en sont pas non plus (des filles, pas des planches).

Daté de la fin du 16ème siècle, le terme initial est d’ailleurs probablement ‘planché’ ou ‘planchier’ plutôt que ‘planche’, n’importe lequel de ces trois mots étant, à l’époque, indifféremment masculin ou féminin (oui, je sais, ça fait bizarre aujourd’hui); d’où la désignation générale d’une construction à base de panneaux découpés dans du bois, d’une finition pas toujours aussi précise qu’un meuble acheté le samedi après-midi chez un fabricant…suédois.

Du coup, la chose peut tout aussi bien concerner des cabanes (les premières construites dans le futur hameau connu pour ses mines et extraites des sapins du massif forestier par les scieries du coin?) que des maisons rudimentaires; le sens le plus fréquent restera d’ailleurs plus spécialisé et réservé à des entrepôts ou des abris servant de granges pour les récoltes, le plus souvent de foin.

C’est d’ailleurs là que l’on trouve le plus de ces ‘filles’ qui n’ont rien de féminin, car il s’agit de la déformation du mot latin ‘fagus’ en ‘fahys’ puis ‘fayilles’ (la faye ou lafayette, en français moderne), définition du hêtre, l’arbre qui a pu caractériser un bosquet ou une forêt de feuilles caducques au milieu de tous ces résineux ambiants. Un proche village de La Planche s’appelle d’ailleurs Belfahy (le beau hêtre?) dans le nom duquel on retrouve, comme de par hasard, le même adjectif qualificatif sans qu’il soit pour autant question de femelles aux yeux langoureux…

Ce qui n’empêche pas de trouver au pied du podium de la course cycliste du moment quelques belles filles qui n’ont rien d’une planche. Même étymologiquement.


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