Pupille (de la Nation)
De façon générale, le mot n’est pas très usité, et c’est heureux car il n’apparait bien souvent qu’en des moments dramatiques, puisqu’il s’agit de la prise en charge par l’Etat de la vie (matérielle) d’enfants -mineurs- privés de leurs parents. Les événements récents ont remis en lumière ce terme, dont les medias vous expliquent (parfois) le contenu, mais qu’en est-il de son ambivalente étymologie? En effet, il y a des garçons et des filles…
Je ne parle pas des bénéficiaires de cette disposition mais des mots eux-mêmes, puisqu’il existe deux catégories de pupilles selon le genre, masculin ou fréminin. En ce qui concerne la décision qui vise à protéger les enfants du couple assassiné, on parle d’UN pupille, c’est-à-dire d’un orphelin, terme qui découle du latin ‘puppa’, lui-même onomatopée…féminine qui a un rapport avec une petite fille!
C’est cette même racine qui donnera ‘poupée, poupard et poupin, lequel repasse au masculin avec un ‘puppus’ qui n’a rien d’un surnom affectueux mais qui est censé imiter les premiers balbutiements d’un bébé qui gonfle les joues (pouf,pouf)…Bref, chez les Romains, ce ‘puppus’ va garder son sens diminutif pour qualifier un (tout) petit garçon qui ne sait pas encore parler et auquel il faut donc accorder la ‘pupillarité’ (depuis 1923 seulement!). Et, comme d’habitude dans la grammaire française, qui dit garçon sous-entend -sns le dire- fille également (*).
Quant au nom commun féminin, c’est au début du 14ème siècle qu’elle va aller officiellement se loger dans l’oeil des garçons comme des filles, car nos ancêtres, qui avaient (aussi) le compas dans l’oeil, avaient remarqué que la pastille noire au centre de l’iris reflétait…une ‘petite image’, d’où le transfert de sens. Finalement, les seul(e)s à ne pas avoir vu venir la chose sont les poupées et les poupons. Sauf étymologiquement bien sûr.
(*) on suppose que si «tous les hommes naissent et demeurent égaux en droit», il y a bien aussi quelques femmes dedans…
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