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Rachline (David)

En voilà un qui va pouvoir déguster sa place (ou goûter, c’est le même mot en plus simple: dé-guster, c’est dé-goûter, avec un préfixe qui augmente le sens, pas du tout ce que vous croyez), c’est le nouveau responsable du pôle communication (entre autres) du Front National. Succédant à un amateur de chevaux (étymologiquement, Philippot est un diminutif de Phil-(h)ippe, celui qui aime les chevaux, en grec) qui vient d’envoyer sa dernière ruade, notre ami David serait presque en droit d’en faire des gorges chaudes, toujours étymologiquement bien sûr…

Le mot semble poser question -et parfois problème- à de nombreux lecteurs qui, lorsqu’ils sont francophones, lui donnent immédiatement une connotation péjorative, en raison sans doute d’une difficulté à prononcer deux syllabes qui ne semblent pas facilement s’articuler; d’ailleurs, la question suivante est significative: faut-il prononcer ‘Racheline’ (à la française), ‘Raklaïne’ (à la saxonne) ou ‘Rahrlinn’ (à la germanique); l’équivoque en dit long sur une forme qui ne semble pas familière, au moins par rapport aux patronymes ‘habituels’.

C’est l’hypothèse ‘germanique’ qui est finalement la moins éloignée, puisque ce patronyme est issu du vocabulaire alsacien, dans lequel, comme dans plusieurs autres registres voisins (au sens large, y compris l’allemand actuel), on trouve la racine ‘rachen’ qui évoque la gorge…La véritable question est de savoir ce que désignait précisément le tout-premier sens: physiologiquement, on sait assez bien localiser la gorge, en général dans le cou mais aussi beaucoup plus bas!

Selon que cette gorge sert à avaler (le gosier) ou à parler (le pharynx), le sens n’est pas du tout le même, y compris et surtout quand il est question d’un…soutien-gorge qui ne désigne pas, comme vous le savez, un foulard -même bien serré- noué autour du cou! De la même façon, si vous subissez un coupe-gorge, ce ne sera pas un couteau dans la poitrine, et si cette agression (qu’on souhaite bénigne) vous reste en travers de la gorge, cela se passera plutôt au niveau du cerveau pour traiter ses effets.

Bref, quelle sera la véritable dimension de cette ‘métonymie’, puisqu’il est assez évident que le mot, par transfert de sens, a servi de surnom à un ancêtre concerné par cette ‘gorge’? Est-ce, comme dans l’ancien-français ‘goule’, une histoire de quelqu’un qui avait un large gosier, autrement dit une grande ‘gueule’ et donc bon appétit (1)? Ou bien faut-il comprendre la version figurée d’un ‘grand-gosier’, un goulard (gueulard) qui évoquerait cette fois un braillard, ou, à tout le moins, quelqu’un qui n’avait pas la langue dans sa poche et savait prendre la parole haut et fort?

Sans compter que, malheureusement pour ceux qui auront déjà fait des rapprochements inopportuns avec le nouveau promu, on trouve encore une autre origine possible à la formation d’un patronyme, cette fois uniquement germanique, d’après le verbe ‘rächen’ (l’accent, l’umlaut, est important) qui veut dire…(se) venger de quelque chose ou de quelqu’un, ou prendre sa revanche, toutes situations qu’on ne saurait envisager dans les instances d’un parti politique, quel qu’il soit d’ailleurs. Sauf étymologiquement peut-être!

(1) Pour tous les détails, voir l’article sur Angoulême (Festival de la BD 2014); tapez le nom de la ville dans le champ de recherche en haut à droite de cette page.


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