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Rassemblement

…et pour certains exploité, pendant cette période électorale: «…je suis le (la) seul(e) à avoir rassemblé…», «…nous avons rassemblé une large partie de nos électeurs…», «…j’en appelle au rassemblement de toutes les forces…», «…c’est le rassemblement qui fera la victoire…». Impossible de citer tou(te)s les politiques qui ont prononcé ce mot, alors que rien n’est plus difficile -sinon impossible- qu’un rassemblement…y compris étymologiquement!

En effet, rassembler n’est que la répétition de ‘assembler’, lequel est un composé avec préfixe de sembler, déjà un brin suspect de dissimulation, ou plutôt de…simulation, car le verbe de base (assembler) vient du latin ‘simulare’ qui signifie rendre pareil. Au départ, rien d’autre que copier, imiter, le plus souvent en bonne intention. Par exemple: essayer de reprendre les expressions ou le (bon) comportement de quelqu’un pour se faire connaitre ou reconnaitre; ou encore adopter les signes, le costume ou les coutumes d’un groupe pour être bien…as-simulé, autant dire assimilé.

Or, je suis sûr que vous avez dans l’esprit depuis le début le second sens de ‘simulare’ qui est imiter tellement bien qu’on peut en arriver à tromper son interlocuteur, au sens de feindre ou prétendre lui…res-sembler, proximité linguistique implacable entre les deux verbes qui devient un peu douteuse quand on réfléchit au but de tout rassemblement: réunir entre eux des éléments dont on souhaiterait qu’ils deviennent…semblables (1). Or, pour les électrons comme pour l’huile et le vinaigre, ça ne marche pas toujours.

Par conséquent, qui dit rassemblement suppose donc auparavant des choses ou des gens dispersés; là encore, ce qui est valable -et en général sans discussion- pour les soldats qu’on appelle à sortir de leur tente au son du clairon, ne fonctionne pas toujours avec les militants. La sagesse (?) populaire, qui laisse trainer le dicton « Qui se ressemble s’assemble », devrait bien faire comprendre aux politiques que, a-contrario-, qui ne se ressemble pas s’assemble mal, sauf à parvenir à assimiler (englober, aspirer, phagocyter, dévorer, faites vos jeux) les partisans (et surtout les leaders) d’un autre mouvement. 

Lequel mouvement est souvent une formation dissidente d’un parti autrefois très large mais dont chaque courant ou composante a décidé de faire sécession (ou schisme, pour les plus pessimistes). N’avoir que le Rassemblement à la bouche est forcément un aveu d’échec puisqu’il suffisait de ne pas laisser éclater une formation, un mouvement ou une idéologie pour être obligé d’en recoller les morceaux plus tard. 

Cela étant, à défaut, il n’est pas sûr que ceux qui ont choisi l’Union (à droite comme à gauche) aient davantage de succès dans leur démarche parce que là, forcément, il va falloir faire des…ré-unions pour mettre tout le monde d’accord. Et chacun sait à quel point elles sont aussi inutiles que les rassemblements, qu’ils soient pour la République, National ou autre.

  1. Mais comme disait le petit père Nicolas (Boileau): « Le vrai peut quelquefois n’être pas vraisemblable » (Art Poétique, Chant III)


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