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Sabotage

…car, comme l’ont fait remarquer immédiatement de nombreux médias, le mot est quasiment le même dans toutes les langues, aussi bien en allemand, en anglais, en néerlandais qu’en portugais (!); puis, à une lettre près mais le son reste le même, sabotaj en roumain, sabotaje en espagnol, sabotaggio en italien, sabotàz en polonais, et enfin on revient à sabotage en…russe (1). Bref, chacun reconnaitra (ou pas) le sien, et tout ça grâce au français!

Enfin, plus précisément encore à un patois français (actuel) le picard, une langue d’origine gallo-romaine malgré la forte influence des parlers flamands au fil des siècles dans la région…Et même s’il ne faut pas saboter l’orthographe de l’Académie, le sabotage vient en fait d’un précédent ‘chabotage’, le tout directement creusé -si l’on peut dire- dans un…’sabot’ (ou chabot)! Mais quel rapport peut-il bien y avoir entre des chaussures paysannes en bois et un pipe-line qui bouillonne en libérant du gaz?

Il faut remonter au 12ème siècle pour découvrir qu’un sabot est en fait un dérivé de savate +botte – ou plutôt ‘bot’ – et qu’il même a existé une forme en ‘cabot’ (rien à voir avec votre chien) pour désigner non pas un objet dur taillé dans du bois mais une sorte de savate justement, en tissu ou en feutre et montant assez haut sur le pied (la future pantoufle). En foi de quoi, l’une des théories du sabotage viendrait en fait d’un conflit entre les ouvriers travaillant dans les ateliers de fabrication et leur patron, et qui auraient protesté contre leurs conditions de travail en jetant leurs…sabots dans les métiers à tisser pour les bloquer d’où le nom de l’action.

Une autre hypothèse, toujours revendicatrice, s’appuie sur l’un des tout-premiers sens du verbe saboter (ou chaboter, à l’époque) en picard, qui exprimait le bruit que faisaient les manifestants en tapant avec leur sabots, notion que l’on retrouve dans un parler provençal pour dire secouer ou frapper; et à défaut de casseroles, ça fait quand même plus de vacarme que s’ils avaient fabriqué des baskets…

Au cours du temps, le sabotage va donc évoluer de faire du bruit à détruire quelque chose; pendant une période du 19ème siècle, saboter quelqu’un signifiera même lui faire du mal, avant d’être employé quasi-exclusivement contre une machine ou un dispositif qu’on veut abimer, et un travail ou un projet qu’on veut faire échouer (2).

Le seul sabot qui vaille la peine qu’on s’y arrête fut, un certain temps, la ‘demi-baignoire’ dans laquelle on pouvait se tremper l’arrière-train en repliant les jambes comme si on cherchait à s’asseoir dans un (vrai) sabot, à défaut de baignoire pour s’allonger complètement. Question de place ou volonté esthétique? Franchement, on peut ne pas trouver…ça beau. Même étymologiquement.

(1) Orthographe latine restituée d’après la phonétique cyrillique.

(2) Dans le jargon de certains métiers, le sabot est toujours un mauvais outil ou un instrument mal réglé.


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