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Sacs à viandes

Il serait trop facile de gloser sur l’affaire en cours, déjà évoquée ici il y a quelques jours pour expliquer l’étymologie de Findus et celle de Spanghero…En effet, la langue français abonde d’expressions plus ou moins faciles qui mentionnent, selon le besoin, le cheval ou le boeuf, richesse documentaire (mais pas forcément littéraire) dont se sont abondamment servis les médias. A la Une des journaux (presse écrite ou tv), on a vu des ‘L’étalon dans l’estomac’, des ‘Suivez le boeuf’ et autres ‘L’affaire galope’, etc. Sans compter les ‘Coup vache pour la filière bovine’ et autres ‘Les producteurs passent du boeuf à l’âne’, puisque ce dernier animal a également été cité. En faisant abstraction de l’ignorance totale dans laquelle aurait été tenu le consommateur si Findus lui-même n’avait pas pris l’initiative d’effectuer des tests (Qui avait détecté le changement, au goût?!), voici un petit rappel concernant l’ADN (linguistique!) des-dits animaux suspects.

En effet, cheval, boeuf, et même…âne (la piste a été ouverte, mais non confirmée), les plus extrémistes vont jusqu’à évoquer les chiens ou les chats, en arguant des habitudes curieuses de nos congénères extrême-orientaux. Mais connaissez-vous seulement l’origine du mot ‘cheval’? Et celle de vache? Ou même celle du bouc?

Avec cheval, il y a un facteur très particulier, puisque nous avons hérité de la culture latine non pas d’un mais de deux vocables; comme assez souvent, il y eut pour les romains un mot dit ‘savant’ et un autre, dit ‘vulgaire’, ce qui ne signifie pas grossier mais populaire. Pour la langue classique, le cheval est un ‘equus’, ce qui donnera en français les termes équidé, équin, équitation, etc…Dans le langage populaire !puis, ce que l’on appellera le bas-latin) , c’est grâce au dialecte gaulois que l’on va récupérer un jour ce ‘caballus’ (déformé en cavallus), encore présent dans cavalier, cavalerie et autre caballero méditerranéen.

Quant au ‘boeuf’, déjà évoqué ici et là pour expliquer un autre mot (cf. l’article sur les ‘hécatombes’ de l’été, ou tous les noms proches de Boyer, comme l’ex-ministre Valérie), on semble oublier qu’il ne s’agit à aucun moment de manger de la viande de…boeuf! Même si l’expression résonne très favorablement quand votre boucher l’annonce, il est hors de question de consommer (ou si peu) de la chair d’un animal reproducteur, et, à tout le moins, statistiquement incapable de fournir la quantité de steacks suffisante et donc d’apaiser l’appétit des carnivores que nous sommes (encore). Tout au plus consomme-t-on un peu de veau…Dans ce cas, pourquoi ne pas imaginer de manger du taureau, par exemple, dont certains sont spécialement élevés pour fabriquer de la masse dans laquelle pourra venir trifouiller, au bout d’une épée, un pantin rutilant au cul serré dans un bermuda à paillettes, le tout au nom de la tradition ‘taurine’?

Pas de double origine par contre pour notre brave ‘vache’, issue du latin vacca (et conservée telle quelle dans plusieurs langues). Le grand intérêt de ce mot est d’avoir servi un jour (et toujours, d’ailleurs) de taxi biologique pour inoculer dans un organisme vivant quelques éléments toxiques afin de susciter une réaction immunitaire: de fait, la technique porte donc le nom de ‘vaccin’, autrement dit ‘sérum de vache’ (et non pas de cheval, comme on l’a abondamment illustré au 19è siècle, mais c’était plus valorisant qu’une laitière avec des cornes).

Il est donc question dans ces ‘lasagnes’ non pas de boeuf mais bien de vache (reproduite avec exactitude sur toutes les illustrations télévisées que vous avez gobées sans même le remarquer). Question vache(s), on a la quantité disponible, et même davantage. Signalons au passage que le nom même de votre ‘boucher’ ne s’appelle pas ainsi parce qu’il vendrait de la viande de ‘bo'(e)uf (puisque c’est de la vache), mais parce qu’à l’origine il s’agissait de…bouc. Or, pour le bouc, ça va de donner sa peau pour en faire des couvre-livres tannés (d’où le nom de ‘bou-quin’), mais pas question de servir de brochette. Il faut donc raisonner comme pour le boeuf: votre boucher, il vend(ait) de la chèvre, tout simplement, et pas autre chose!

Récapitulons: C’est l’histoire d’une viande de boeuf qui n’est que de la vache fournie par des bouchers qu’on appelle par le nom d’un animal qu’ils ne vendent pas, et tout çà pour un cheval qui sert de bouc émissaire. De quoi devenir chèvre, non?


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