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Sattouf (Riad)

…l’ensemble de son oeuvre: c’est dire si le coup de projecteur permettra d’élargir (encore) la notoriété du dessinateur (1) d’origine syrienne. Ancien  collaborateur de Charlie Hebdo puis de l’Obs, c’est avec la formidable série de romans graphiques « L’Arabe du futur » qu’il se fait connaitre d’un nouveau (grand) public. Saisissons l’occasion pour remonter le trait de la plume étymologique de ce créateur…

Comme il va être intéressant de s’intéresser également au ‘prénom’, commençons donc dans l’ordre avec ce ‘Riad’ (ou Ryad) qui est un mot relativement familier aux oreilles européennes depuis que l’on parle des propriétés secondaires de certains Français au Maroc ou évidemment de la capitale de l’Arabie Saoudite (2). Quel rapport entre la ville du Moyen-0rient, la fraicheur des patios marocains (ou espagnols du sud) et notre auteur de BD? Tout, puisqu’il s’agit d’exactement la même chose!

Si vous ne fréquentez que les villas luxueuses des médinas (entre autres) marocaines, le mot résonne sans doute à vos oreilles comme un lieu paisible et serein prometteur de repos, de fraicheur et de plaisir. Le sens du mot arabe évoque effectivement des jardins (c’est en fait un pluriel, formé sur le singulier ‘raouda’), non seulement ceux dont vous profitez au son d’une source claire mais, sur un plan plus spirituel et religieux, les Jardins (d’Allah) comme disent certains commerces, c’est-à-dire carrément le Paradis.

Dans de nombreuses cultures, on retrouve en effet la notion de séjour…paradisiaque dans un Eden, mot hébreu cette fois qui est l’abréviation de ‘Gad Eden’ (le jardin des Délices), toutes choses auxquelles on mettra souvent une majuscule pour suggérer le côté divin du lieu. Dans le contexte biblique, les religions chrétiennes ont également institué le même mot pour localiser la vallée heureuse (concept indien) dans laquelle Adam et Eve ont signé un bail (précaire) avec Dieu.

Même raisonnement dans la mythologie scandinave où les Walkyries, les messagères d’Odin, viennent sur les champs de bataille ramasser les guerriers tombés au champ d’honneur (et seulement ceux-là) pour les emmener dans la ‘halle du valr’, le Walhalla (3)…Plus proches -en tous cas culturellement- de nous, citons encore les Grecs dont les plus méritants des héros se voyaient diriger vers cette vallée heureuse, forcément constituée de ‘Champs’ qu’ils qualifiaient d’Elyséens, les Champs-Elysées devenant pour nous (littéralement) la Promenade sur les Allées du Plaisir (de consommer); et peut-être même que « La Petite maison dans la prairie », mais allez savoir…

Pour une fois, c’est le patronyme qui sera le plus court à expliquer, un ‘Satouff’ (parfois Satouf) qui est en fait un ‘hypocoristique’, un diminutif défini généralement comme affectueux issu successivement d’une aphérèse et d’une métathèse…en clair, la chute de la première syllabe d’un mot puis d’une inversion de sons (phénomène plus fréquent qu’on ne le pense dans le langage courant, pour « s’approprier » un mot).

Le mot de départ étant…Mustapha, cela nous donne  dans un premier temps ‘stapha’ puis ‘staaf’ dans lequel on insère un son ‘doux’, marqueur du diminutif dans de nombreuses langues (doudou, nounou, loulou, chouchou, etc). Et l’on reste dans un contexte très spirituel puisque Mustapha est accordé à « l’Elu de Dieu », équivalent du français…Etienne, dit à l’origine, Stéphanos en grec (4), celui qui est couronné, au sens de choisi, comme vainqueur olympique mais aussi comme consacré à Dieu).

Coïncidence assez surprenante, dans la plupart des calendriers, on fête les Mustapha le jour de la…St Etienne, autrement dit le 26 décembre, jour ‘écrasé’ par la proximité (la veille) d’un événement majeur chez les Chrétiens. En voilà un qui ne l’a pas emporté au paradis, étymologiquement bien sûr.

(1) Mais aussi scénariste et réalisateur (‘Les Beaux Gosses’ 2009)

(2) Littéralement le pays (la propriété) du calife Ibn Saoud. Parfois francisée en ‘séoudite’ au début du 20è siècle, essentiellement pour certains humoristes des années 1960 (« L’Arabie, c’est où, dites? »)

(3) Les peureux iront chez la déesse des Enfers, Hel (les Anglais sont donc bien des Saxons…)

(4) Rappel: les habitants de St-Etienne sont bien les Stéphanois (donc même racine, malgré les apparences)!


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