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Série bizarre: M. Queulevée

A toute règle, son exception: il est bien entendu que l’objet de ce blog est de démontrer que le sens de chaque patronyme cité ici n’est pas celui que vous croyez, à cause d’une sonorité jugée  »équivoque ». Eh bien voici l’un des rares exemples où il faudra prendre le mot au pied de la lettre (ou l’objet à sa racine, c’est comme vous voulez). Et de relire le titre, en pensant: «non, c’est pas possible!?». Eh bien si, c’est possible, et les messieurs Queulevée n’ont qu’à bien se tenir.

Nos ancêtres pratiquaient parfois une langue bien verte, que nous avons en général édulcorée au fil des siècles pour un usage socialement correct. Qui fait aujourd’hui le rapport entre le très banal Mr Durand et les performances d’un aïeul connu pour être très ‘en-durant’ dans l’exercice de son devoir…conjugal? Les Queulevée (ou Queulvée, parfois, en Normandie) sont, eux, très explicites: ce sont les dignes représentants du sobriquet dont on gratifiait un homme unaniment connu pour être en permanence prêt à des ébats amoureux (sans petite pilule bleue).

Ici, l’étymologie est au ras de la ceinture: il faut bel et bien comprendre ‘queue levée’, au sens propre (enfin, on espère). L’histoire ne dit pas si l’entourage du monsieur en était jaloux, envieux, scandalisé, admiratif, ou peut-être un peu tout cela à la fois. Toujours est-il que l’Etat-Civil français en compte quelques dizaines, mais leur nombre…baisse régulièrement en raison de demandes auprès du Conseil d’Etat (seul habilité à juger de l’opportunité d’un changement de nom, après examen attentif du sujet).

Géographiquement parlant, le seul à rivaliser avec cette sentinelle en alerte est un ‘voisin’ du Val de Loire nommé Mr Queudane, autre (rare mais authentique) patronyme particulièrement bien pourvu, par comparaison avec l’animal. Et il ne s’agissait pas de faire allusion à ses oreilles. Là encore, s’ils veulent éviter un regard indiscret, la plupart des…porteurs préfèreront souvent se présenter comme M. Quédane.

Mais l’occasion est trop belle pour ne pas rajouter au passage deux autres maitres ‘queue’ (*), les Queudrue et les Queudeville, l’un et l’autre également originaires des environs du Calvados, décidément très bien montés en matière d’extrémités…géographiques, et pour cause: dans ces deux derniers mots, il faut prendre (le sens de) la ‘queue’ par le ’bout’ ou ‘l’extrémité de…’. Les queue-d(e)-rue habitaient donc au bout d’une rue; et les queue-de-ville étaient plutôt à l’extrémité de la cité, parfois même au sommet de la ville si celle-ci était bâtie sur une colline. En queue de cortège municipal, quoi.

En queue de liste, il y a enfin les Queute ou les Queutard, qui n’ont rien d’un sobriquet moqueur affublé du suffixe péjoratif ‘-ard’, mais qui sont des versions déformées de…Couettard, c’est à dire des fabricants de couettes en plumes. Forcément les derniers Queu- à se lever. En tous cas, étymologiquement.

(*) Evidemment, rien à voir avec le maitre-queuX, seul mot encore usité issu du verbe latin ‘coquere’ (cuire, puis cuisiner), que l’on appelle d’ailleurs souvent ‘maitre-coq’ (qui n’a donc pas non plus de plumes).


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