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Série bizarre: Malnoury

On ne va pas en faire des choux gras, mais, s’il veut éviter les quolibets, Mr Malnoury a intérêt à surveiller son tour de taille. Difficile également de ne pas compatir aux carences culinaires de son épouse…or, ce patronyme aurait presque tendance à faire envie, car il peut éventuellement évoquer un appétit d’ogre, et voici pourquoi.

L’analyse du mot est facile: il se compose de deux parties, mal-noury, la première représentant très logiquement l’adverbe contraire de ‘bien’; et la seconde étant elle-même composée de deux syllabes d’origine germanique, ‘nod’+’ric’ (si, si, après passage dans la moulinette du vieux-français). Ces deux derniers éléments ont été importés par des peuplades d’Europe du Nord, entre les 5ème et 7ème siècles après JC, et ont fait souche dans la partie ouest de notre pays; c’est pour cela que l’on trouve des Noury ou Nourry dans ces régions.

Pour un germain, ‘nod’ signifie le besoin, et ‘ric’ représente l’idée de puissance. Il s’agissait donc d’un homme ayant un besoin puissant, ce que nous allons contenir immédiatement à un appétit gastronomique (mais sait-on jamais?!). Donc, si l’on rajoute le premier élément, voilà donc le surnom d’un gars qui était, en plus, mauvais ou méchant (‘mal-‘), ce qui n’arrange pas forcément les affaires du bonhomme, l’expression pouvant alors qualifier quelqu’un de vorace mais aussi de sanguinaire, toujours assoiffé de nouvelles possessions. Et, de fait, probablement mieux ‘nourri’ que son voisin ou son adversaire.

Notons l’apparition de la variante très classique en Maunoury, après vocalisation du ‘l’ en ‘u’, ou encore son homonyme limousin Monory, comme pour le peintre Jacques ou l’homme politique René: et signalons pour terminer que le verbe nourrir n’a rien à voir avec tous ces termes, puisqu’il vient du latin nutrire (qui donnera nutriment, mais aussi le diminutif…nourri-sson!).

Dans ce domaine, il existe pourtant des petits veinards qui portent le nom de Mangez ou Manger. Manque de chance, il s’agit cette fois d’un mot d’origine néerlandaise, qui définissait un…marchand. En général, ils étaient sans doute bien nourris. Sauf étymologiquement bien sûr.


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