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Série bizarre: Miquet

«Bonjour, Mr Miquet. Moi, c’est Donald…» Tous les porteurs de ce patronyme à la sonorité populaire ont eu à subir la remarque un jour ou l’autre; quand ce ne sont pas des plaisanteries sur leurs oreilles ou autre partie de leur anatomie suspendue au-dessus de la tête des enfants dans les manèges. La malédiction se transmet aussi en général à leur progéniture, par l’intermédiaire de voisins qui se font un plaisir d’inviter ‘les petits Miquet’ au goûter d’anniversaire de leurs enfants.

La question ne se poserait même pas en Italie, où le ‘Topolino’ (la petite souris) local ne nous évoque rien, au contraire de la quasi-totalité des pays européens qui, à l’accent près, ont conservé le surnom inventé (dit-on) par Mme Disney, en remplacement de Mortimer, premier prénom jugé trop prétentieux pour le rat dessiné par son mari. D’ailleurs, Mickey nous donne immédiatement l’étymologie du mot: en anglais comme en français, il s’agit bien d’un diminutif, celui du prénom…Michel (ou Michaël, version US). Dans notre pays, la forme féminine Mick deviendra même célèbre, dans le pseudo d’une chanteuse nommée Micheyl (sic), de son nom d’état-civil Paulette…Michey (soit Michel, en version patois)! Donc ‘michèle michey’ est devenue ‘mickey michel’; vous avez suivi?

Selon les régions, ce Michel va donc donner Michey (dans l’Est), et Michaud (en Vendée), Michez (en Isère), ainsi que les diminutifs Michal, Micheleau ou Michelin (un pneu plus long), parmi de nombreuses autres orthographes. Après quelques réglages gutturaux, il faudra y rajouter les Miquez et Miquel, sans oublier évidemment les Miguel espagnols: tous ces mots ont pour origine le nom hébreu de Mikaël (‘celui qui est comme Dieu’), ange biblique protecteur du peuple des baptisés.

Il y a bien quelques ‘moutons noirs’ dans la famille, dont les Michu (le prototype de la commère au XIXè siècle, puis de la téléspectatrice corrézienne au XXè, selon les rédactions parisiennes), les Michou (avec ou sans lunettes roses à paillettes) et les Miché (depuis le milieu du XVIIIè siècle, le miché est le surnom du client de prostituées*), sans oublier les Michet (qui auront le plaisir -‘gaude’, en latin- de devenir gaudemichet puis…godemichet!, l’objet qui donne du plaisir comme un client?!).

Voici donc le point commun entre Sardou et Jackson; mais la variante la plus originale est sans doute la forme gasconne, qui se dit Miqueu (prononcez miquéou) du côté des Pyrénées-Atlantiques. Pas un mi-queue évidemment, ce qui, convenons-en, tomberait assez mal dans une histoire de souris. Que ne l’ai-je signalé…plus tôt!

(*) le prénom est devenu une sorte de terme générique; tout comme Catherine et…Catin (voir deux chroniques en arrière)


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